Une "Turboteuf" pour lutter contre l'A69: à quoi va ressembler le rassemblement prévu ce week-end?

Ils ont rendez-vous dès ce vendredi 4 juillet au château de Scopont, à quelque 200 mètres du tracé de l'A69. Les opposants à l'autoroute ont prévu un nouveau week-end de mobilisation contre ce projet, et plusieurs milliers de personnes sont attendues.
"Ça va être un week-end de fête, de rassemblement, de célébrations. On veut célébrer la diversité des modes de luttes en faisant des temps festifs, des temps où on raconte l'histoire de la lutte. Ici, il y a tout ce qu'il faut pour accueillir plusieurs milliers de personnes", explique à BFMTV Martin, un opposant à l'A69.
"Sur un terrain privé, les arrêtés pris par le préfet n'ont pas d'effet"
Un arrêté préfectoral a interdit le rassemblement en raison "des risques manifestes de troubles graves à l'ordre public". Sont désormais prohibés "toute manifestation, attroupement ou rassemblement revendicatif contre le projet autoroutier" sur 17 communes du département, à compter de jeudi et jusqu'au lundi 7 juillet.
Sauf que les organisateurs de la mobilisation, baptisée "Turboteuf", ont indiqué, dans un communiqué, maintenir l'événement "dans la mesure où nous nous rassemblerons sur un terrain privé".
"On est sur un terrain privé et les arrêtés pris par le préfet n'ont pas d'effet", assure Jean Olivier, co-président des Amis de la Terre de Midi-Pyrénées.
De son côté, pour justifier l'interdiction, le préfet du Tarn, Laurent Buchaillat, invoque les "violences graves et répétées" auxquelles les précédentes manifestations contre l'A69 ont donné lieu. "Le dispositif qui sera mis en place ce week-end sera important" en moyens humains et techniques, a assuré le préfet.
"Je le dis à celles et ceux qui pourraient venir, se laissant abuser par la présentation sympathique de cet événement, qu'ils seront hors-la-loi et pourront faire l'objet de verbalisations", a ajouté Laurent Buchaillat.
Le chantier autorisé à reprendre
Depuis le printemps 2023 et les premiers coups de pioche de ce chantier visant à créer 53 km de voie rapide entre Castres et Toulouse, la contestation est montée en intensité, prenant différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d'arbres au cœur de zones à défendre (ZAD), ou encore recours juridiques.
Fin février, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné une interruption des travaux de l'autoroute, estimant qu'il n'y avait pas de raison impérative d'intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les dégâts causés à l'environnement.
Cette décision, saluée comme une victoire par les opposants, a donné lieu à plusieurs recours des pro-autoroute: d'un côté devant la justice administrative, de l'autre, par le biais d'une proposition de loi visant à valider rétroactivement les autorisations environnementales du chantier. Celle-ci devrait faire l'objet d'une adoption dans les prochains jours, après un ultime vote dans les deux chambres du parlement.