Une centaine de migrants marchent jusqu'à Nice pour demander l'asile

- - Cédric Herrou qui a accueilli les migrants, devant le palais de justice de Nice le 4 janvier 2017 - Valéry Hache-AFP
Une centaine de migrants originaires d'Afrique de l'Est, en majorité des Soudanais, sont arrivés mercredi à Nice pour demander l'asile, après 60 km de marche à pied depuis la frontière franco-italienne, a constaté une journaliste de l'AFP. Pour la première fois dans ce département réfractaire à l'accueil des migrants, des communes de l'arrière-pays leur ont offert un hébergement provisoire pendant leur périple, alors qu'a Nice ils avaient du dormir dans la rue en mai dernier.
Partis lundi de Breil-sur-Roya, ils ont dormi au camping municipal de Sospel et mardi soir, c'est la mairie de L'Escarène qui leur a ouvert un jardin public avec un accès à des sanitaires et des douches. Les élus du département des Alpes-Maritimes refusent d'ouvrir un centre d'accueil et d'orientation.
"On a été agréablement surpris"
C'est la quatrième vague de migrants qui arrive à Nice depuis le 24 mai pour demander l'asile, avec l'aide de l'association Roya Citoyenne. Précédemment, ils avaient pris le train. La police ferroviaire les en a empêché lundi faute de tickets. Après une halte pour se restaurer à midi sur l'emblématique place Garibaldi, les migrants devaient se rendre dans l'après-midi au Forum Réfugiés pour remplir une pré-demande d'asile.
Tous étaient arrivés durant le week-end chez l'agriculteur militant Cédric Herrou. "On a été agréablement surpris", a-t-il commenté à propos de l'accueil reçu au long de cette "marche des exilés" entre Breil-sur-Roya et Nice.
Cédric Herrou rejugé lundi en appel
La solidarité a poussé "des associations locales à nous donner du lait, de l'eau. On a reçu douze pizzas et une association de harkis a ouvert ses bureaux pour donner l'accès internet aux marcheurs. Une famille a pris chez elle un jeune couple qu'elle a ensuite transporté en voiture", ajoute-t-il.
Cédric Herrou doit être rejugé en appel lundi à Aix-en-Provence. Poursuivi pour aide à l'immigration clandestine, il a été condamné à une peine de 3.000 euros d'amende avec sursis en février à Nice.
Le préfet de Alpes-Maritimes a été condamné fin mars pour violation du droit d'asile. Depuis, la police s'abstient de remettre aux autorités italiennes les personnes parvenant en France et demandant l'asile, à moins qu'elles ne soient interpellées sur un point de passage frontière (PPA).