"Un marché parallèle s'est créé": avec la pénurie, le trafic de carburants en plein essor

Pour trois euros le litre, il est possible de trouver de l'essence en ligne. Alors que de nombreuses stations-service connaîssent une pénurie, un marché parallèle s'organise. Des trafiquants n'hésitent pas à s’approprier une partie des stations-service pour remplir des dizaines de jerricans afin de les revendre. Le tout sous le nez des automobilistes.
Ce fut le cas à Paris ce mardi, où, à peine réapprovisionnée, une station a été accaparée par un groupe d’une dizaine d’individus. Ils s’approprient une des pompes et remplissent des bidons jusqu’à l’épuisement des cuves. L'affaire est bien organisée: deux voitures sont stationnées à la sortie, les coffres remplis.
"Je suis choquée. C'est n'importe quoi!"; témoigne une automobiliste. "Ils ramènent des bidons d'essence qu'ils vendent ensuite sur Snap, trois euros le litre!"
Une multiplication de délits
Ces réseaux parfois très organisés paient le carburant et le revendent ensuite plus cher à la sauvette ou via des réseaux sociaux. À Créteil, cinq personnes ont été placés en garde à vue, ils avaient rempli 50 litres de carburant et tenté de le revendre 3,50 euros le litre.
"Avec la pénurie d'essence qui s'accroît, un marché parallèle s'est créé, et là on a une multiplication de délits qui touchent le carburant", reconnaît au micro de BFMTV Reda Belhaj, secrétaire départemental UnitéGP du Val-de-Marne.
"Tous les policiers ont été sensibilisés pour éviter que les gens se servent avec des bidons, pour éviter que des gens vendent à la sauvette", ajoute-t-il.
Le gouvernement a en effet demandé à tous les préfets de prendre des arrêtés pour interdire le remplissage des jerricans à la pompe. Quant aux trafiquants, ils encourent jusqu’à 6 mois de prison et 3750 euros d’amende