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"Turboteuf": les soutiens de la mobilisation anti-A69 revendiquent un "rassemblement convivial et festif"

Des opposants au projet très contesté de l'autoroute A69 Toulouse-Castres tiennent une conférence de presse près de Maurens-Scopont, dans le Tarn, le 5 juillet 2025

Des opposants au projet très contesté de l'autoroute A69 Toulouse-Castres tiennent une conférence de presse près de Maurens-Scopont, dans le Tarn, le 5 juillet 2025 - Ed JONES

Un nouveau rassemblement contre le projet d'autoroute A69 Toulouse-Castres se tient ce samedi 5 juillet à l'appel de plusieurs collectifs écologistes. Il a cependant été interdit par la préfecture.

Une nouvelle mobilisation. Les soutiens du rassemblement "Turboteuf" qui se tient ce samedi 5 juillet dans le Tarn contre le projet d'une autoroute A69 entre Toulouse et Castres assurent vouloir organiser un moment "convivial et festif", alors que de son côté le ministre de l'Intérieur dénonce la participation de "groupes de barbares sans limite" sur X.

"Le rassemblement est convivial et festif et il n'est pas question de quelque action que ce soit pour les organisateurs", assure à BFMTV Alain Hébrard, membre du collectif "La Voie est libre", opposé à l'A69.

"Notre intention n'a jamais été dans la violence", jure également Daniel Coutarel, du comité départemental de la Confédération paysanne, devant la presse, avant la mobilisation.

"Ce n'est pas une manifestation, c'est un rassemblement", rappelle-t-il. "C'est sur un lieu privé donc il n'y a aucun objectif d'attenter à l'ordre public", ajoute-t-il, tout en défendant un "moment d'échanges entre citoyens".

Un rassemblement interdit par la préfecture

Un nouveau rassemblement des collectifs écologistes pour protester contre l'autoroute A69 Toulouse-Castres a débuté ce samedi dans une ambiance calme à Maurens-Scopont (Tarn), avec 800 participants dénombrés par la préfecture en milieu de journée.

Le rassemblement a été interdit par la préfecture faute de déclaration et en raison des heurts survenus dans de précédents rassemblements. Les forces de l'ordre ont été déployées en nombre, avec 1.500 gendarmes et policiers pré-positionnés, selon nos informations.

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Le préfet du Tarn, Laurent Buchaillat, a assuré devant la presse ce samedi qu'"on n'est absolument pas, comme certains aimeraient le faire croire, en face d'un événement qui se veut festif, convivial ou encore familial".

"Nous sommes en présence d'un événement susceptible de provoquer des troubles sérieux à l'ordre public avec la présence attestée d'individus qui sont capables et désireux de provoquer ces troubles", a-t-il affirmé.

55 saisies réalisées

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a affirmé sur X que les participants à cet événement n'étaient "pas des militants de la cause écologique", mais "des groupes de barbares sans limite qui veulent créer le chaos et s'en prendre aux forces de l'ordre", accompagnant son message de clichés montrant des marteaux, des boules de pétanque et des pierres. Des "images anciennes", selon Alain Hébrard, membre du collectif "La Voie est libre".

De son côté, la préfecture du Tarn a publié un communiqué dans lequel elle dit avoir relevé la "présence importante" de personnes encagoulées ou masquées dans le parc du château de Scopont qui les accueille.

Elle évoque aussi 55 saisies, portant sur des armes et des objets pouvant constituer des armes par destination.

Des mobilisations répétées

Depuis le printemps 2023, la contestation contre le projet d'autoroute A69, actuellement bien avancé, a pris des formes variées: manifestations, grèves de la faim, occupations d'arbres au coeur de Zones à défendre (ZAD). Mais c'est sur le terrain juridique que les opposants ont réussi à stopper les pelles mécaniques.

Fin février, le tribunal administratif de Toulouse a ordonné une interruption des travaux, estimant qu'il n'y avait pas de raison impérative d'intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les dégâts causés à l'environnement.

Cette décision, saluée comme une victoire par les opposants, a donné lieu à plusieurs recours des pro-autoroute: d'un côté devant la justice administrative, de l'autre, par le biais d'une proposition de loi visant à valider rétroactivement les autorisations environnementales du chantier. Parallèlement, avant l'examen du dossier au fond prévu à la fin de l'année, la cour administrative d'appel de Toulouse a autorisé fin mai une reprise du chantier.

Juliette Desmonceaux