"Absolument pas un événement qui se veut festif": à la "Turboteuf" contre l'A69, le préfet du Tarn dénonce des "dispositifs hostiles"

"On n'est absolument pas, comme certains aimeraient le faire croire, en face d'un événement qui se veut festif, convivial ou encore familial", a soutenu le préfet du Tarn, Laurent Buchaillat, au micro de BFMTV, ce samedi 5 juillet, alors que plusieurs milliers de personnes se sont réunies au château de Scopont pour manifester contre le chantier de l'A69.
À 8 heures ce matin, environ 800 participants étaient dénombrés sur ce rassemblement, selon les chiffres de la préfecture. Depuis le printemps 2023 et les premiers coups de pioche de ce chantier visant à créer 53 km de voie rapide entre Castres et Toulouse, la contestation est montée en intensité, prenant différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d'arbres au cœur de zones à défendre (ZAD), ou encore recours juridiques.
Aujourd'hui, "nous sommes en présence d'un événement susceptible de provoquer des troubles sérieux à l'ordre public avec la présence attestée d'individus qui sont capables et désireux de provoquer ces troubles", a insisté le préfet du Tarn.
Selon ce dernier, des individus "masqués" et "cagoulés", seraient présents au sein du rassemblement. D'autres, connus pour avoir participé à des "manifestations ultraviolentes" dans le passé, sur le territoire national, auraient également été identifiés.
"Ces éléments sont confirmés par le fait qu'on a pu observer hier la préparation d'un certain nombre de dispositifs hostiles, comme la fabrication de catapultes ou de réserves de pierres qui montrent clairement l'intention d'en découdre", a estimé Laurent Buchaillat.
Ce samedi en milieu de journée, 55 saisies avaient été réalisées, portant sur des armes et des objets pouvant constituer des armes par destination, a appris BFMTV de la préfecture.
"Préservation de l'ordre républicain"
L'annonce de cette manifestation avait entraîné un arrêté préfectoral qui interdit tout "attroupement ou rassemblement revendicatif" sur 17 communes du département, à compter du jeudi 3 au lundi 7 juillet.
1.500 effectifs des forces nationales et départementales de gendarmerie ont été déployés sur place, et renforcés par les "forces avoisinantes", des "forces mobiles" et des "moyens spécialisés", a déclaré le préfet du Tarn. Un dispositif de secours aux personnes est également en place.
"L'objectif de ce dispositif éclair, c'est la préservation de l'ordre républicain, de la sécurité de l'ordre et des personnes", a surenchéri le préfet du Tarn, indiquant que les autorités resteraient mobilisées "jour et nuit".
Dans les prochaines heures, Laurent Buchaillat a suggéré à la population d'éviter de conduire dans le secteur et de rester attentifs aux possibles déviations de routes qui pourraient survenir.
"L'État ne fait pas face à des militants de la cause écologique, mais à des groupes de barbares sans limite qui veulent créer le chaos et s'en prendre aux forces de l'ordre, malgré les décisions de justice qui ont permis la construction de l'A69. Nous ne laisserons rien passer", a affirmé de son côté le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur X.