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Tente incendiée, inscriptions au sol: une pharmacienne témoigne des violences subies à son officine

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Céline, pharmacienne dans le Haut-Rhin, raconte que des individus ont mis le feu à la tente située à l'extérieur de sa pharmacie, où sont réalisés les tests antigéniques.

L'incident remonte au 13 juillet dernier, et est survenu à Kembs, dans le Haut-Rhin. Ce jour-là, Céline, pharmacienne est prévenue par le maire de sa commune que la tente située à l'extérieur de sa pharmacie, "pour faire les tests antigéniques", a été incendiée. Grâce à la rapide intervention des pompiers, seule une partie s'est consumée et la pharmacie en elle-même n'a pas été touchée.

"On a eu beaucoup de chance parce que les habitants ont tout de suite prévenu les pompiers qui sont intervenus très rapidement", raconte la pharmacienne au micro de BFMTV.

"Docile", "lobotomisé"

Mais le sinistre n'est pas le seul dommage. Au sol, des inscriptions ont été tracées "en gros, en noir". Elles ont été faites "entre le cabinet des médecins et (sa) pharmacie. Il y avait écrit 'docile', 'lobotomisé', 'strangulé', ce genre de choses", témoigne-t-elle à notre antenne.

Céline a porté plainte et son activité a pu reprendre normalement. Mais le fait divers semble symptomatique d'un climat de tensions qui se sont encore accrues avec l'extension du pass sanitaire. Selon nos informations, depuis mi-juillet une vingtaine de centres de vaccination ou de dépistage ont été vandalisés, soit un par jour. Des dégradations allant du simple tag à incendies.

"J'ai pu refaire des tests et continuer la vaccination. On sent que la population est assez tendue depuis ces annonces (d'Emmanuel Macron, NDLR), mais bon on continue, on essaye de faire de notre mieux même si c'est pas évident d'être sur tous les fronts", confie la pharmacienne.

Le 31 juillet, en marge d'une manifestation contre les mesures sanitaires, c'est un pharmacien de Montpellier qui avait été pris à partie par des manifestants, l'insultant d'"assassin" et de "collabo", alors qu'il réalisait des tests de dépistage sur la voie publique.

Le 5 août, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, Philippe Besset, avait lancé sur Europe 1 un appel au calme et évoqué un "besoin de protection" et un "besoin de message d'apaisement".

"Soutien inconditionnel" de Véran face aux violences

Face aux violences commises à l'encontre des professionnels de santé et aux dégradations de centres de vaccination, Olivier Véran a transmis mercredi un courrier aux présidents des ordres professionnels et aux directeurs des agences régionales de santé (ARS) pour apporter un "soutien inconditionnel" aux personnes mobilisées contre l'épidémie de Covid-19.

"Ces dernières semaines, alors qu'une nouvelle fois ils répondent présents pour vacciner la population et pour augmenter notre capacité de tests de manière à freiner l'épidémie, plusieurs de nos professionnels ont été lâchement agressés parce qu'ils faisaient leur métier. Je n'accepterai aucune violence, aucune intimidation, aucune atteinte à leur intégrité physique ou à leur outil professionnel", a écrit le ministre de la Santé.
Clarisse Martin Journaliste BFMTV