Retraites : Ayrault dévoile ce qui vous attend

Hausse des cotisations salariales et patronales, allongement de la durée de cotisation à 43 ans et création d'un compte pénibilité. Le 1er ministre Jean-Marc Ayrault a dévoilé mardi soir la réforme des retraites décidée par le gouvernement.

Il fallait trouver 7 milliards d’euros pour sauver notre régime de retraites par répartition. Le gouvernement a donc tranché : il n’y aura pas d’augmentation de la CSG, mais une hausse des cotisations salariales et patronales de 0,15 points à partir de l’an prochain, a annoncé mardi soir Jean-Marc Ayrault. La hausse des cotisations patronales et salariales sera progressive sur quatre ans: 0,15 point en 2014, puis 0,05 en 2015, 2016 et 2017, soit au final 0,3 point pour les actifs comme pour les employeurs en 2017. Le Premier ministre a par ailleurs confirmé la création d’un compte pénibilité en 2015, financé uniquement par les entreprises.

Pas de baisse des pensions

Afin d'apaiser les craintes du patronat qui redoute une perte de compétitivité, le gouvernement a aussi annoncé une réforme du financement de la protection sociale qui pèsera moins sur le coût du travail. Cette réforme, qui rappelle la TVA sociale votée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy mais abrogée par François Hollande, permettra d'éviter toute hausse du coût du travail en 2014, assure le gouvernement. Jean-Marc Ayrault a aussi fait le choix d'exclure toute baisse ou gel de la revalorisation des pensions pour faire des économies.

La durée de cotisation portée à 43 ans en 2035

Comme prévu, il faudra travailler plus longtemps pour espérer obtenir une retraite à taux plein : la durée de cotisations, qui s'élèvera en 2020 à 41 ans et trois trimestres, sera portée progressivement à 43 ans en 2035. Selon Jean-Marc Ayrault, « il n'y avait pas d'autres solutions ».
Avec ces mesures, le compte est bon, selon le gouvernement, qui estime qu'elles devraient rapporter 7,3 milliards d'euros en 2020 au régime général (des salariés du privé). Après ? Il sera toujours tant de faire une nouvelle réforme des retraites.

Philippe Gril avec AFP