Soucieux de ne pas "troubler les fidèles", l’évêque d’Angers annule la promotion d'un prêtre condamné pour détention d'images pédopornographiques

Célébration de la messe de la Pentecôte par l'évêque d'Angers, Emmanuel Delmas, le 8 juin 2025. - Jean-Michel Delage / Hans Lucas
L'évêque d'Angers, Mgr Emmanuel Delmas, a décidé de revenir sur la récente promotion d'un prêtre, condamné en 2017 à une peine de prison ferme pour détention d'images pédopornographiques, afin d'éviter "d'ajouter au trouble des fidèles", a-t-on appris ce vendredi 15 août auprès du diocèse.
"Conscients que les charges confiées notamment - notaire et délégué à la protection sociale du clergé - pouvaient susciter une incompréhension, et étaient susceptibles d'ajouter au trouble des fidèles, Mgr Emmanuel Delmas et le père Joseph Renaud ont décidé d'un commun accord d'y renoncer", à compter du 12 août, a indiqué le diocèse d'Angers à l'AFP, confirmant une information de Mediapart.
Promotion d'un prêtre condamné pour viol à Toulouse
Le prêtre, aujourd'hui âgé de 76 ans, a été condamné en 2017 à deux ans de prison dont quatre mois ferme pour détention d'images pédopornographiques qu'il avait téléchargées sur l'ordinateur de sa paroisse.
Il exerce aujourd'hui "différentes charges qui lui ont été confiées après l'exécution de sa peine" mais "aucune de ces charges n'implique d'être en contact avec des mineurs", souligne le diocèse d'Angers.
À Toulouse, la promotion début juin par l'archevêque d'un autre prêtre, cette fois condamné pour viol sur mineur, a aussi provoqué des remous dans l'Église de France où des voix se sont élevées pour dire leur "stupeur" et leur "indignation".
L'archevêque de Toulouse, Guy de Kerimel, a nommé au poste de chancelier le prêtre Dominique Spina, condamné en 2006 à cinq ans de prison dont un avec sursis pour le viol d'un lycéen de 16 ans en 1993. Il a affirmé avoir "pris le parti de la miséricorde" pour nommer ce prêtre, à qui il n'a "rien à reprocher", dans une "fonction administrative".