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Prisons: quatrième jour de blocage à Condé-sur-Sarthe

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Les protestataires comptent continuer de bloquer l'entrée au site tout le weekend, mais aussi en début de semaine prochaine.

Devant l'entrée, des canapés, palettes, ainsi que de vieux sommiers et matelas ont été installés. La prison d'Alençon/Condé-sur-Sarthe (Orne), où deux surveillants ont été poignardés mardi par un détenu radicalisé, restait le seul établissement bloqué ce samedi pour la quatrième journée consécutive, par des surveillants. Ce mouvement social a conduit à des débrayages dans plusieurs prisons françaises cette semaine.

Une petite centaine de manifestants se sont à nouveau positionnés samedi devant le bâtiment à partir de 5h du matin, a déclaré Emmanuel Guimaraes, délégué FO pénitentiaire national, qui se trouve sur place.

"Nous avons des collèges venus d'Argentan et du Mans et nous attendons au cours du week-end des collègues d'un peu plus loin, Poitiers, Paris, Beauvais", a précisé le syndicaliste, ajoutant que les parloirs de la journée seront annulés.

"Bloquer aujourd'hui, demain, après-demain"

"Le programme c'est de rester là et de tout bloquer, de rester là aujourd'hui, demain, après-demain", déclare Emmanuel Baudin, secrétaire général FO de la prison de Condé-sur-Sarthe, au micro de BFMTV. "Les personnels cette fois ci ne lâcheront pas", lance le syndicaliste, "il nous faut des mesures concrètes et rapides".

Emmanuel Baudin réclame plusieurs mesures pour les surveillants pénitentiaires, notamment la fouille systématique des détenus et des visiteurs à l'entrée des prisons. Au niveau des détenus dangereux, "il faut qu'on puisse être équipés de pistolets à impulsion électrique, il faut développer les brigades cyno: les chiens détecteurs de drogues, d'explosifs, d'armes etc...", demande-t-il également.

Des actions "beaucoup plus dures" à partir de lundi

"A compter de lundi on va monter d'un cran, on va avoir des actions beaucoup plus dures", lance Emmanuel Baudin, qui critique avec virulence la ministre de la Justice dans cette affaire. "Elle nous reçoit jeudi, c'est totalement irresponsable, l'urgence aurait été de nous recevoir la semaine dernière".

Selon ses informations, depuis le 1er janvier, 115 surveillants de prison ont été victimes de "graves agressions" et se "sont retrouvés à l'hôpital". "On a retrouvé un pistolet il n'y a pas longtemps dans un chemin de ronde", raconte-t-il, inquiet pour la sécurité des gens exerçant cette profession.

Vendredi les forces de l'ordre étaient intervenues à la prison de Condé-sur-Sarthe, faisant usage de gaz lacrymogène, pour acheminer de la nourriture dans l'établissement et faire passer des officiers ainsi que des élèves surveillants. Elles ne sont pas réintervenues depuis. 

Salomé Vincendon avec AFP