Précarité: le coût de la vie étudiante a augmenté de 6,47% en un an, selon un rapport de l'Unef

À moins d'un mois de la rentrée, les étudiants doivent composer avec la hausse des dépenses, dénonce l'Unef dans un nouveau rapport. Selon l'organisation syndicale, le coût de la vie étudiante a augmenté de 6,47% en un an, ce qui se traduit par une dépense supplémentaire de 428 euros.
L'Union nationale des étudiants de France a listé chaque "poste de dépense" (logement, transports, alimentation, charges, etc). Comme en 2021, le logement étudiant reste le principal poste de dépense d'un étudiant, indique l'Unef, en légère hausse (de 1,37%, 563,40€ de loyer par mois en moyenne).
"Avec une forte demande liée au retour en présentiel total dans les établissements et à l’augmentation importante du nombre d’étudiant·e·s dans l’enseignement supérieur", celui-ci connaît une "mise en tension importante", résume l'organisation.
"Touchés de plein fouet par une hausse drastique des prix"
"Il devient donc de plus en plus compliqué pour un·e étudiant·e de se nourrir correctement", alerte l'Unef, alors que la crise ukrainienne a eu un impact important sur de nombreux produits de première nécessité. Pour un étudiant, le budget alimentation a augmenté en un an de 145,54€.
Le syndicat déplore l'abandon du "repas à un euro" pour tous, qui avait été mis en place par le gouvernement dans les Crous au plus fort de la crise sanitaire, et qui est désormais réservé aux étudiants boursiers. "Les 73% d’étudiant·e·s non-boursier·e·s", n'y ont donc pas accès et sont "touché·e·s de plein fouet par une hausse drastique des prix."
L'Unef dénonce également les frais d'inscriptions obligatoires (170€ en licence, 243€ en master pour les étudiants français et européens, 1170€ et 2770€ pour les étudiants étrangers hors-UE).
"Nous restons de plus vigilant·es quant à une augmentation des frais d'inscription généralisée à l’ensemble des étudiant·e·s, souhait qu’Emmanuel Macron avait émis devant la conférence des présidents d’universités en janvier dernier."
Les femmes plus impactées
En raison de plusieurs dépenses supplémentaires (dépenses médicales spécifiques et hygiène menstruelle, notamment), l'Unef estime que les femmes subissent plus durement l'augmentation du coût de la vie étudiante. "Alors même que les prix explosent, les inégalités persistent."
Depuis plusieurs mois, le gouvernement a fait voter plusieurs mesures à l'Assemblée nationale, dont une revalorisation de 4% des bourses. "La revalorisation des bourses bien en dessous du taux d’inflation ainsi que les aides ponctuelles de 150 euros illustrent le décalage entre l’action du gouvernement et les besoins réels des étudiant•e•s", tacle le syndicat.
Pour lutter contre la précarité étudiante, l'Unef propose plutôt la mise en place d'une allocation d'autonomie, sans conditions de ressources et à hauteur de 1110 euros. "Elle permettra à chacun·e de pouvoir étudier sans avoir à se salarier", argumente le syndicat.