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Présidentielle

"Je n'ai jamais dit ça": Macron revient sur la polémique sur la fin de la gratuité de l'université

En visite ce lundi dans un lycée agricole en Creuse, le président de la République est revenu sur ses propos controversés évoquant la fin de la gratuité à l'université. "Contrairement à ce que j’ai pu lire partout dans la presse, je n’ai jamais dit ça", a-t-il insisté.

"Je n’ai jamais dit ça". Lors d'un échange avec des élèves du lycée agricole d’Ahun, dans la Creuse, autour des questions de jeunesse dans la ruralité, Emmanuel Macron est revenu sur ses propos controversés concernant la fin de la gratuité de l'université.

"Pour un jeune vivant en milieu rural et qui doit aller faire ses études dans une grande ville a beaucoup plus de difficulté au niveau du logement, de l'alimentation... il a tout à payer" a débuté une lycéenne, s'adressant au chef de l'Etat.

Avant de le confronter à sa sortie: "Mais d'après les dernières informations, vous auriez dit que pour éviter la précarité étudiante, il faudrait rendre les études payantes, ce qui est totalement contradictoire."

"Je défie qui que ce soit de retrouver cette phrase"

Emmanuel Macron l'a d'abord "remerciée pour [son] bon sens." Il en a profité pour revenir sur ses propos. "Pour se battre contre la précarité étudiante, on n'augmente pas les droits d’inscriptions à l’Université, c’est d’ailleurs pour ça que, contrairement à ce que j’ai pu lire partout dans la presse, je n’ai jamais dit ça. Merci de l'avoir corrigé, je n'ai jamais dit ça ", a-t-il pointé.

"Je me suis exprimé devant la Conférence des présidents d'universités, je défie qui que ce soit de retrouver cette phrase qui est sortie partout... Il paraît qu’on est en campagne, et donc il y a apparemment beaucoup de gens qui, dans ces cas-là, sortent des choses et vous font dire le contraire", a affirmé le chef de l'Etat.

Et de défendre son bilan: "Nous avons d'ailleurs fait le contraire. Jusqu'à 2018, la sécurité sociale étudiante coûtait un peu plus de 1000 euros par an, était à la charge des étudiants, ce n'est plus le cas."

Un système sans "aucun prix" n'est pas tenable

Pourtant, Emmanuel Macron avait créé la polémique mi-janvier, jugeant que le système actuel d'études supérieures, sans "aucun prix", n'était pas tenable dans le temps.

In extenso, il avait déclaré: "On ne pourra pas rester durablement dans un système où, l'enseignement supérieur n'a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants, où un tiers des étudiants sont considérés comme boursiers et où pourtant nous avons tant de précarité étudiante et une difficulté à financer un modèle qui est beaucoup plus financé sur l'argent public que partout dans le monde, pour répondre à la compétition internationale. Si nous ne réglons pas ces problèmes structurels, nous nous mentirons à nous-mêmes." Et d'évoquer le "besoin d'une transformation systémique de nos universités."

Après de vives critiques de l'opposition, la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal, était venue éteindre la polémique. Elle avait assuré à l'Assemblée nationale le 18 janvier qu'Emmanuel Macron n'avait "pas parlé une seconde d'augmenter les droits d'inscription".

Les étudiants doivent débourser la somme de 170 euros pour s'acquitter des droits d'inscription en licence à l'université, et de 243 euros en master, selon le site service-public.fr. Les étudiants boursiers sont exonérés du paiement de ces droits.

Nina Jackowski