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Pour l'avocat Henri Leclerc, rapatrier les enfants de jihadistes français est un "devoir absolu"

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Invité d'Affaire Suivante ce dimanche sur BFMTV, le président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme affirme ne pas demander au gouvernement "de résoudre la question des jihadistes", mais bien celle des enfants français.

L'avocat Henri Leclerc s'est indigné ce dimanche du "silence du gouvernement" sur le sort des enfants de jihadistes français "en train de mourir" en Syrie, en jugeant que les rapatrier était "notre devoir le plus absolu".

"Ces enfants ne sont pas responsables, ces enfants ne portent pas les fautes de leurs parents", a déclaré le président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) sur notre antenne, affirmant ne pas demander au gouvernement "de résoudre la question des jihadistes" mais celle des enfants français actuellement dans les camps en Syrie.

"Il y a eu dans ces camps 29 enfants qui sont morts et le service de santé de l'ONU a dit qu'ils étaient morts dans un état de dépérissement épouvantable, de malnutrition, de froid", a poursuivi ce célèbre avocat.

"Le seul problème que je pose, c'est de savoir si nous allons laisser mourir des enfants français dans de telles conditions et de ne pas appliquer la convention internationale des droits de l'enfant qui nous impose de les rapatrier en France", a ajouté Me Henri Leclerc. 

"Le président tchétchène a dit qu'il fallait rapatrier les enfants, Donald Trump a fait rapatrier les enfants américains, Vladimir Poutine a fait rapatrier les enfants russes. La France, rien. Qu'est ce que c'est que cette image de la France ?", a-t-il interrogé.

Une plainte auprès de l'ONU

Des avocats ont annoncé la semaine dernière que des familles d'enfants de jihadistes français actuellement dans des camps avaient déposé une plainte contre la France auprès du Comité des droits de l'enfant de l'ONU, en dénonçant l'"inaction" de l'Etat.

Au total, plus de 2500 enfants de 30 nationalités ont été capturés avec leurs familles au fil de la déroute de Daesh et placés dans trois camps du nord-est de la Syrie, selon l'ONG Save the Children.

La semaine dernière, Emmanuel Macron a affirmé qu'il n'existait pas actuellement de programme de retour des jihadistes français détenus en Syrie ou en Irak, qui seront "d'abord judiciarisés" dans ces pays, sans évoquer le sort des enfants.

Clément Boutin avec AFP