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Municipales: comment le scrutin s'organise malgré le coronavirus

Des mains gantées à Shanghai en février 2020.

Des mains gantées à Shanghai en février 2020. - HECTOR RETAMAL / AFP

Pour l'heure rien n'est arrêté, mais la question de mesures d'hygiène dans les bureaux de vote se pose, à moins de deux semaines du premier tour des municipales.

Le gouvernement exclut pour l'heure tout report: les municipales auront bien lieu les 15 et 22 mars, malgré la circulation du coronavirus en France et en dépit des craintes de contamination dans les bureaux de vote. "Les municipales, à l'heure où nous parlons, sont parfaitement maintenues", a réitéré Sibeth Ndiaye ce mercredi sur France Inter. Le niveau d'alerte se situe actuellement au stade 2, et le seuil épidémique n'est pas atteint.

La porte-parole du gouvernement a rappelé les "bons gestes" comme le fait de se laver les mains régulièrement, et s'est voulue rassurante. "On n'attrape pas non plus le coronavirus parce qu'on est en contact quelques minutes avec une surface qui n'est pas protégée ou qui n'est pas nettoyée", a-t-elle poursuivi, en admettant toutefois qu'il y aurait "peut-être", des "mesures plus contraignantes dans des endroits où on a une vraie circulation importante du virus, dans les endroits où il y a des gros clusters". 

"On est en train de l'évaluer. On a un conseil de défense spécifiquement dédié pas à la question municipales mais à la question du coronavirus, on va examiner les mesures qui peuvent être prises", a indiqué Sibeth Ndiaye, exhortant à ne "pas sombrer dans la psychose".

Aucune mesure encore arrêtée

En allant voter, en manipulant les bulletins de vote ou en utilisant un stylo pour signer les listes d'émargement, y a-t-il un risque de contracter le Covid-19? Selon un médecin rennais interrogé par Ouest-France, ce risque "est quasi inexistant. La littérature scientifique ne prouve pas que le virus peut se transmettre à partir d'une matière inerte comme un bout de papier ou un crayon".

Si ce risque est scientifiquement peu étayé, des mesures sont toutefois envisagées en vue du scrutin, sans que rien n'ait été tranché pour l'heure. Une source élyséenne indique à BFMTV que la mise à disposition de gel hydroalcoolique et de masques respiratoires dans certains bureaux de vote pourrait être décidée. Le gouvernement est en discussion avec les associations d'élus locaux pour fixer une ligne de conduite.

Des "réservistes" pour tenir les bureaux de vote?

Sur Europe 1 mardi, le député Les Républicains de l'Oise Éric Woerth estimait lui que "si l'on ne peut pas circuler dans un bureau de vote, cela veut dire que l'on ne peut plus circuler nulle part, qu'il faut fermer les écoles, les supermarchés".

À Paris, la mairie a d'ores et déjà pris les devants et a annoncé que si une pénurie d'assesseurs se profilait pour cause de maladie ou de confinement, elle ferait appel à des "réservistes" pour tenir les bureaux de vote et permettre le bon déroulement du scrutin, selon BFM Paris.

"J'écrirai à chacun des candidats à l'élection municipale pour leur demander qu'ils sollicitent les candidats, les élus, pour qu'ils soient mobilisés pour tenir les bureaux et permettre le scrutin", a déclaré Anne Hidalgo mardi à la sortie d'une réunion de la cellule de crise sur le nouveau coronavirus.

D'après BFM Paris également, le ministère de l'Intérieur envisagerait aussi un nettoyage des écoles qui abriteront des bureaux de vote, avant et après le scrutin.

Clarisse Martin