Menacée par Gérald Darmanin, la Ligue des droits de l'Homme soutenue par 1000 personnalités

Une observatrice de la Ligue des droits de l'homme à Nancy le 6 avril 2023. - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
Barbara Pompili, Charles de Courson, ou encore Cédric Villani... 1.000 personnalités ont apporté leur soutien à la Ligue des droits de l'Homme dans une tribune publiée ce mercredi par le journal L'Humanité, après les propos tenus la semaine dernière par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Des personnalités de tous bords ont apporté leur soutien à la LDH après que Gérald Darmanin a déclaré le 5 avril à l'Assemblée que la subvention de l'État à la Ligue des droits de l'Homme "mérit[ait] d'être regardé[e]". Des propos immédiatement fustigés par l'association elle-même et des représentants politiques de gauche.
Des subventions indispensables
Élisabeth Borne a quant à elle affirmé mercredi qu'elle ne comprenait plus certaines des prises de position de la Ligue des droits de l'Homme.
"J'ai beaucoup de respect pour ce que la LDH a incarné. Je ne comprends plus certaines de ses prises de position", a déclaré devant le Sénat la Première ministre.
"Les subventions sont indispensables pour garantir l’indépendance des associations et les préserver de l’arbitraire d’un pouvoir", défend la LDH dans le texte accompagnant la pétition.
La remise en cause de ses subventions "pour des arrière-pensées politiques est une manière de faire taire les contrepouvoirs et d’éteindre le débat public", poursuit l'association qui ajoute que cette pratique est "habituelle des régimes autoritaires".
Aux personnalités politiques signataires, certaines du monde de la culture s'ajoutent, telles que les autrices Leïla Slimani et Virgine Despentes ou encore Josiane Balasko, figure du cinéma français.
Dans la liste, les signatures de l'historien Benjamin Stora, de l'économiste Thomas Piketty et du journaliste Edwy Plenel se mêlent aussi.
30.000 euros de dons
Les propos du ministre de l'Intérieur lors de son audition sur le maintien de l'ordre à la commission des lois étaient en réponse à une intervention du sénateur LR François Bonhomme, qui appelait à "cesser de financer des associations qui mettent en cause gravement l'État".
La LDH avait en effet mis en cause la responsabilité des forces de l'ordre dans les violences survenues à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), où une manifestation contre le projet de "méga-bassines" avait donné lieu à des affrontements.
Les subventions publiques de l'association représentent, selon son président Patrick Baudoin, 27 à 29% du budget de la LDH. 24 heures après les propos de Gérald Darmanin, 30.000 euros de dons ont été reçus par l'association, qui a parallèlement gagné 675 nouveaux adhérents, a confirmé un représentant de la LDH à Libération.