Martinique: rassemblement de plusieurs milliers de manifestants contre la vie chère

Rodrigue Petitot, président du RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes), entouré d'Aude Goussardet Gwladys Roger respectivement secrétaire et trésorière du RPPRAC, lors d'un rassemblement pour lutter contre la vie chère, à Fort-de-France, en Martinique, le 19 octobre 2024. - Philippe LOPEZ / AFP
"Les choses ne font que commencer": plusieurs milliers de manifestants, se sont rassemblés ce samedi 19 octobre à Fort-de-France, déterminés à poursuivre le mouvement contre la vie chère en Martinique malgré l'accord signé sur une baisse des prix de l'alimentaire.
L'État avait annoncé mercredi soir avoir signé un accord notamment avec les distributeurs pour baisser de "20% en moyenne" les prix de l'alimentaire en Martinique, théâtre depuis septembre d'une mobilisation émaillée de violences.
Or cet accord n'a pas été signé par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), le collectif à l'origine du mouvement, qui avait appelé à un rassemblement ce samedi sur le parking d'un stade.
Un accord qualifié d'"échec"
L'accord signé par les autorités ne concerne que "6.000 articles, est-ce qu'on peut accepter ça?", a lancé face à la foule le leader du mouvement Rodrigue Petitot - surnommé le "R" -, accueilli comme une rock star sous les applaudissements.
"Non", lui a répondu la foule en choeur, poings levés et vêtue de rouge - la couleur emblématique du mouvement.
"Jusqu'alors, on acceptait en silence. Est-ce qu'on continue le combat ?", demande alors Rodrigue Petitot, ce à quoi ses partisans répondent "Oui", toujours le poing levé.
"Ce combat c'est notre combat (...), si on dit que personne ne peut circuler, personne ne pourra circuler. On est chez nous ici", martèle alors le "R", qualifiant l'accord d'"échec".
Des mesures de restriction jusqu'à lundi
"Les choses ne font que commencer, le mouvement est là, a pris naissance et il va s'étendre", affirme sous couvert de l'anonymat un habitant portant un T-shirt à l'effigie du militant anticolonialiste martiniquais Frantz Fanon.
Même son de cloche pour Supa Maya, nom d'artiste d'une chanteuse locale qui a "envie que notre peuple, que les enfants d'aujourd'hui puissent connaître un meilleur avenir à la Martinique". Raison pour laquelle "il faut qu'on fasse quelque chose, sinon on capitule, il y a tout qui empire", poursuit-elle.
Après un premier couvre-feu partiel mis en place du 18 au 26 septembre pour contenir les émeutes, le préfet a décrété de nouvelles interdictions de déplacement nocturne sur l'ensemble du territoire à compter du 10 octobre. Ces mesures sont en vigueur jusqu'à lundi.