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Mariage homo: qu'espèrent les antis?

Une banderole dans le cortège parisien, dimanche 21 avril.

Une banderole dans le cortège parisien, dimanche 21 avril. - -

Le texte sur le mariage homosexuel sera voté solennellement mardi par l'Assemblée. Mais les antis, qui ont une nouvelle fois manifesté à Paris dimanche, ne comptent "rien lâcher", selon les mots de Christine Boutin.

Pour le texte sur le mariage homosexuel, la fin de l'histoire est prévue mardi. Après la fin des débats en seconde lecture, l'Assemblée votera alors solennellement le projet de loi, pour mettre un terme à presque trois mois de débats houleux.

Pourtant, les opposants croient encore au retrait de la réforme. Dimanche, ils ont une nouvelle fois donné de la voix dans la capitale et espèrent encore faire plier le gouvernement. Dans le cortège parisien, ils étaient 45.000 selon la police et 270.000 selon les organisateurs.

"Le mouvement ne s'arrêtera pas sans que le président ne le fasse cesser lui-même, a promis Frigide Barjot, porte-parole du collectif "La Manif pour tous". "On ne lâchera rien", a pour sa part garanti la présidente du parti chrétien-démocrate Christine Boutin. Une nouvelle mobilisation est prévue mardi devant l'Assemblée, puis dans toute la France le 26 mai.

Un scénario à la CPE

Car les opposants espèrent que le gouvernement peut encore renoncer à appliquer la loi, comme ce fut le cas en 2006 pour le Contrat première embauche (CPE). Ils placent également leurs espoirs dans une éventuelle censure du Conseil constitutionnel. Les députés UMP ont en effet annoncé vendredi qu'ils allaient déposer un recours devant les Sages dans la semaine.

La censure du Conseil constitutionnel, explique le JDD, ne porterait pas sur le mariage, mais sur l'adoption. L'adoption plénière d'un enfant par un couple homosexuel, rendue possible par le projet de loi, rompt en effet tout lien de filiation entre l'enfant et ses parents biologiques. Or la filiation est le fait d'avoir inscrit sur son acte de naissance le nom d'un père et celui d'une mère. Et dans ce cas, seuls deux pères ou deux mères seraient liés à l'enfant.

Abrogation

Et puis, avant même l'adoption, certains parlent déjà d'abrogation. "On a été les premiers à dire qu'on allait abroger cette loi si on arrivait au pouvoir", indiquait dimanche le député Rassemblement Bleu Marine Gilbert Collard.

Une abrogation également évoquée par l'UMP, mais à laquelle le Premier secrétaire du PS Harlem Désir ne croit pas. "La droite ne remettra pas en cause ce texte", a-t-il pour sa part estimé.


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M. T. avec Sophie Hébrard