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Manifestations

Marche contre le racisme à Paris entre 3.900 et 25.000 participants

Une marche contre le racisme a réuni 25.000 personnes, samedi 30 novembre à Paris.

Une marche contre le racisme a réuni 25.000 personnes, samedi 30 novembre à Paris. - -

En première ligne du cortège se trouvaient les présidents de SOS Racisme, de la Licra et de la Ligue des droits de l'Homme.

Entre 3.900 personnes, selon la police, et 25.000 personnes, d'après les organisateurs, ont défilé samedi à Paris contre le racisme à l'appel du monde associatif et syndical, en réaction aux attaques contre la ministre de la Justice Christiane Taubira.

D'après la préfecture de police, 3.900 personnes ont participé à la manifestation parisienne, qui a relié dans l'après-midi la place de la République à Bastille. Des manifestants contre le racisme ont également défilé dans d'autres villes comme Lille (600 personnes) ou Marseille.

Un chiffre bien en deçà des 25.000 manifestants annoncés par le président de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), Pierre Tartakowsky, au nom des organisateurs, sur une petite estrade dressée sur la place de la Bastille.

L'arrivée de la manifestation à Bastille a été perturbée par une poignée de militants antipolice, qui ont pris place sur l'estrade réservée aux organisateurs.

Elus de gauche

En première ligne du cortège se trouvaient tous les organisateurs de cette marche, dont les présidents de SOS Racisme, de la Licra et de la Ligue des droits de l'Homme.

"Il était temps de réinvestir la rue pour porter un discours fort, solidaire, collectif", a déclaré la présidente de SOS Racisme, Cindy Leoni. "La marche d'aujourd'hui doit être un point de départ, d'autres formes de mobilisation sont à lancer."

Parmi les banderoles, on pouvait lire "Halte au racisme" ou "Originaires d'Outre-Mer contre le racisme".

Plusieurs élus de gauche (PS, PRG, PC) étaient présents, autour de la ministre déléguée chargée de la Réussite éducative, Georges Pau-Langevin, seule membre du gouvernement présente.

Longtemps présidente du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), elle a estimé "inimaginable" pour elle de ne pas être là, "en tant que militante des droits de l'Homme".

Antillais, francs-maçons, sans-papiers

Dans le cortège, se trouvaient de nombreux Antillais, des francs-maçons, et des collectifs de sans papiers.

Certains participants étaient toutefois surpris par une affluence en demi-teinte.

"Je suis déçu et n'arrive pas à comprendre pourquoi nous sommes si peu", a reconnu Steevy Gustave, un Antillais élu de Brétigny-sur-Orge (Essonne), à l'origine d'une pétition "France ressaisis toi" qui a recueilli 120.000 signatures. "Ceux qui sont là sont ceux qui peuvent tenir les digues", a-t-il estimé.

"La participation ne pouvait de toute façon qu'être insuffisante face à la gravité de la situation", a nuancé le président de la LDH, Pierre Tartakowsky. Selon lui, "le poison raciste a pénétré la société (...) Le racisme est aujourd'hui très désinhibé, il faut être plus courageux pour manifester contre le racisme aujourd'hui qu'il y a trente ans".

A.D. et M. R. avec AFP