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Le trafic toujours perturbé ce mardi en raison de la grève

La SNCF prévoit de nouvelles perturbations du trafic ferroviaire ce mardi, 14e jour de grève d'une partie du personnel à l'appel de la CGT et de Sud-Rail. L'entreprise publique prévoit d'assurer mardi 85% des trains Transilien, 80% des TER en moyenne sur

La SNCF prévoit de nouvelles perturbations du trafic ferroviaire ce mardi, 14e jour de grève d'une partie du personnel à l'appel de la CGT et de Sud-Rail. L'entreprise publique prévoit d'assurer mardi 85% des trains Transilien, 80% des TER en moyenne sur - -

La SNCF prévoit de nouvelles perturbations du trafic ferroviaire ce mardi, 14e jour de grève d'une partie du personnel à l'appel de la CGT...

PARIS (Reuters) - Le trafic ferroviaire français subira encore des perturbations ce mardi pour une 14e journée de grève consécutive, le syndicat Sud-Rail ayant refusé de suspendre le conflit à l'inverse de la CGT-Cheminots.

Les cheminots et contrôleurs de Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées ont reconduit le mouvement pour 24 heures, a-t-on appris de sources syndicales. Ceux de Languedoc-Roussillon l'ont suspendu à une faible majorité, à l'exception des cheminots du fret.

La CGT, premier syndicat de cheminots, a estimé que le conflit, le plus long à la SNCF depuis la réforme des régimes spéciaux de retraite en 2007, allait vers une "suspension" d'ici à la table-ronde nationale qui aura lieu mercredi.

Sud-Rail a, en revanche, réitéré son appel à poursuivre le mouvement.

La CGT-Cheminots estime que les suspensions du mouvement dans plusieurs régions sont les preuves que les discussions locales ont payé.

Dans un communiqué publié lundi soir, elle accuse tour à tour le gouvernement, la SNCF et Sud-Rail de faire pression sur les assemblées générales et d'intriguer, qui pour que les négociations n'aboutissent pas, qui pour minorer les engagements obtenus.

Selon la direction de l'entreprise, on dénombrait lundi 3,97% des grévistes pour l'ensemble du personnel de la SNCF.

Le taux de grévistes s'établissait à 32,67% des agents de conduite et 28,49% des contrôleurs, des chiffres similaires à ceux de la semaine dernière.

La SNCF prévoit d'assurer ce mardi 85% des trains Transilien, 80% des TER en moyenne sur l'ensemble des régions, 90% des TGV, 81% des Intercités et 77% des Corail et Teoz.

Face à la situation chaotique du transport aérien, paralysé par la présence d'un nuage de cendres volcaniques islandais dans le ciel européen, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, et le président de la SNCF, Guillaume Pepy, ont appelé les cheminots à la responsabilité.

La grève aura coûté près de 100 millions d'euros à la SNCF et le transport de marchandises a été "véritablement massacré", a estimé le patron de la SNCF sur Europe 1.

Pour Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, qui s'exprimait sur RTL, "vu le contexte, la situation de la grève à la SNCF qui perdure, je pense que (cela) surprend beaucoup de nos concitoyens".

La SNCF proposera ce mardi près de 12.000 places supplémentaires pour desservir Londres, Bruxelles et les aéroports français ouverts.

SUD-RAIL CONTINUE, TABLE RONDE PRÉVUE MERCREDI

Sans faire de lien explicite entre la pagaille dans le ciel européen et la décision de son syndicat, le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Didier Le Reste, a estimé que le mouvement de grève allait "vers une suspension à condition que l'entreprise joue le jeu".

De son côté, Sud-Rail a de nouveau appelé à la poursuite du mouvement. Dans un communiqué, le syndicat brandit le spectre d'une privatisation à terme de la SNCF.

"C'est bien par une grève reconductible nationale que nous empêcherons la disparition de l'Etablissement public industriel et commercial (Epic) de la SNCF, que nous réduirons les inégalités de concurrence avec la route et que nous développerons les services publics et la SNCF", peut-on lire dans un communiqué.

Didier Le Reste a reconnu ensuite que la situation n'allait pas brusquement revenir à la normale parce que "la CGT appuie sur un bouton", s'en remettant aux assemblées générales de cheminots dans les régions.

Il a annoncé que la CGT-Cheminots participerait à la table nationale prévue mercredi tout en précisant qu'il ne s'agissait que d'une "étape".

A ses yeux, il faut en modifier "le contenu parce qu'on ne peut pas simplement s'asseoir pour négocier le calendrier social du président" de la SNCF.

"Tout ne sera pas réglé le 21 avril (...) La grève s'arrêtera lorsque la direction aura produit suffisamment de réponses à nos questions", a-t-il souligné sur i>Télé.

La CFTC, qui n'a pas appelé à la grève, craint une situation "inextricable" et n'est même pas sûr que la table ronde de mercredi ait lieu. La SNCF a en effet exigé des signes de reprise du travail comme préalable à son organisation.

"Si cette table ronde venait à être reportée, cela poserait question à tous les partisans, voire promoteurs de la reprise", dit Bernard Aubin, secrétaire général de la CFTC Cheminots. "Cela offrirait également un argument de poids à ceux qui accusent la direction de refuser toute négociation."

"Si cette table ronde était maintenue, la direction SNCF pourrait se targuer d'effectuer un premier pas vers la décrispation, malgré les tensions qui subsistent sur le terrain", poursuit-il.

Service France, édité par Yves Clarisse et Jean-Loup Fiévet