Les riverains des aéroports franciliens saisissent le Conseil d’Etat contre les nuisances sonores

Ils sont 2,5 millions de Franciliens à subir les nuisances aéroportuaires. Chaque jour, des dizaines d'avions survolent leurs habitations à basse altitude occasionnant des nuisances sonores qui ont aussi des conséquences sanitaires.
"Ca empêche de dormir la nuit. Ou alors si vous vous endormez, vous avez un sommeil qui est moins récupérateur donc on se réveille le matin fatigué, stressé, mauvaise journée au travail, c'est un vrai problème de santé", explique François Brochot, présidente de l'association Advocnar, l'une des association à l'origine des recours devant le Conseil d'Etat.
Avec cette démarche, les associations soutenues par plusieurs élus réclament l'application de la directive européenne 2002/49 qui doit normalement s'appliquer en France dans les zones les plus exposées au bruit. Ce texte prévoit la mise à disposition du public de "cartes de bruit" pour les agglomérations de plus de 100.000 habitants ainsi que des plans d'action en vue de la limitation du bruit dans ces zones.
"Des nuisances sonores graves"
D'après les associations, cette directive serait très mal appliquée et ce, malgré la réglementation en vigueur qui oblige normalement les principaux aéroports à prendre des plans de lutte contre les nuisances aériennes.
"Pour Orly et Roissy très récemment, il n'y avait pas d'objectif de réduction du bruit qui sont clairement définis et surtout vous n'avez pas de planification du nombre de personnes qui sont soumises à des dépassements de valeurs limites, c'est-à-dire à des nuisances sonores graves", souligne Me Louis Cofflard, avocat au barreau de Paris.
Pour l'aéroport du Bourget, ce plan n'est même pas adopté, alors qu'il devrait l'être depuis neuf ans. En saisissant le Conseil d'Etat, ils espèrent parvenir à réduire les nuisances mais aussi à limiter leur expansion. A Villeneuve-le-Roi, la commune la plus survolée de France près d'Orly, le maire de la ville estime subir la volonté du "lobby aéroportuaire".
"Cet aéroport se développe en complète autarcie. Jusqu'à présent, on avait obtenu un certain équilibre, une garantie en termes de mouvements: pas d'avions la nuit etc. Et là, Aéroports de Paris sans concertation aucune a prévu des constructions d'un troisième aérogare", s'étonne Didier Gonzalez, le maire de la ville.
Un survol d'avion toutes les deux minutes
Une "aberration" selon l'élu, compte tenu de la concentration de population avec "pas moins de 30 communes impactées par le plan d'exposition au bruit".
A Villeneuve-le-Roi, les riverains voient par exemple passer un avion toutes les deux minutes. Les association souhaitent notamment une diminution de l'amplitude horaire des vols.