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Société

Le décrochage scolaire recule, mais l'effort doit porter sur la prévention

Le taux annuel de sortants sans diplôme (en ne tenant pas compte du brevet des collèges), a baissé de 3 points entre 2011 et 2015, pour atteindre 13%

Le taux annuel de sortants sans diplôme (en ne tenant pas compte du brevet des collèges), a baissé de 3 points entre 2011 et 2015, pour atteindre 13% - MARTIN BUREAU, AFP/Archives

100.000 jeunes sortent encore du système scolaire chaque année sans aucun diplôme. Un décrochage scolaire coûteux.

Le décrochage scolaire a reculé nettement en France mais reste un phénomène préoccupant et coûteux, qui nécessite de mettre l'accent sur des politiques de prévention, selon un rapport publié vendredi.

Ce sont encore 100.000 jeunes qui sortent chaque année du système éducatif français sans aucun diplôme. Pourtant, le décrochage scolaire recule nettement en France, comme en Europe, depuis la fin des années 2000. C'est le constat du Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco), qui a analysé différents indicateurs.

Ainsi, le taux annuel de sortants français sans diplôme (en ne tenant pas compte du brevet, passé en fin de classe de 3ème), a baissé de 3 points entre 2011 et 2015, pour atteindre 13%. Autre indicateur: la part des jeunes de 18 à 24 ans n'ayant pas suivi de formation au cours des quatre dernières semaines et n'étant pas diplômés est elle aussi en diminution (12,8% en 2007, 8,8% en 2016).

Des difficultés d'insertion professionelle

Mais les jeunes "décrocheurs" restent encore nombreux. Et rencontrent généralement de graves difficultés d'insertion professionnelle. En outre, le décrochage coûte cher à la société: selon la Cour des comptes, il absorbe 35% des financements publics en faveur des jeunes de 16 à 25 ans.

Plusieurs facteurs favorisent ce décrochage, "les difficultés précoces d'apprentissage" étant le plus important, selon Pierre-Yves Bernard, maître de conférence en sciences de l'éducation à Rennes. Mais également, le milieu social, le climat de l'école "plus ou moins favorable au bien-être des élèves", la non-mixité sociale des élèves dans un établissement...

Le sexe apparaît aussi comme une caractéristique déterminante: en France, 10,1% des garçons de 18 à 24 ans sortent précocement du système scolaire, contre 7,5% des filles.

La prévention comme moyen de diminution

Depuis une dizaines d'années, se développent aussi des politiques de prévention et d'intervention, pour aider les jeunes dès qu'apparaissent les premiers signes d'un possible décrochage et "traiter à la racine les problèmes qui pourraient entraîner un abandon précoce". "Il faut aujourd'hui mettre l'accent sur ces politiques", préconise le Cnesco.

L'organisme recommande notamment de donner les moyens aux établissements "à risque" d'identifier les premiers signaux, et d'impliquer les familles dès qu'ils se manifestent. Or en France, seuls 40% des élèves français déclarent un sentiment d'appartenance à leur établissement, contre 73% en moyenne pour les pays de l'OCDE.

S.Z avec AFP