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La famille de Leonarda n'a "nulle part où aller"

La famille de Leonarda.

La famille de Leonarda. - -

A propos de Leonarda, la collégienne kosovare de 15 ans expulsée le 9 octobre dernier, Jean-Marc Ayrault a promis qu'elle et sa famille reviendraient en France si l'enquête administrative démontre qu'il y a eu une faute. En attendant, de retour à Mitrovica, au Kosovo, la famille de Leonarda ne se sent chez elle nulle part.

Expulsée de France il y a maintenant plus d'une semaine, la famille Dibrani, dont fait partie la jeune Leonarda, ne se sent chez elle nulle part, et surtout pas au Kosovo, son pays d'origine. Etrangers dans leur pays, étrangers en France, où la menace d’expulsion planait, certes, depuis une quinzaine de jours, les Dribani n'arrivent pas à se projeter et sont déjà montrés du doigt.

En France depuis presque cinq ans

"Des voisins se moquent de nous, ils disent 'voilà des Français qui ne savent pas parler notre langue'", explique ainsi le père de Leonarda. "Ici je n'ai personne, ici j'ai peur de sortir, je ne sais pas parler cette langue", explique de son côté l'adolescente, qui était scolarisée en classe de troisième en France.

En France depuis janvier 2009, Leonarda et sa famille se sentaient intégrée, et ce malgré les refus de régularisation. Ils étaient logés gratuitement dans un centre d'hébergement, touchaient 300 euros mensuels du Conseil général et bénéficiaient de cartes alimentaires.

"Le jour du départ, les policiers ont dit 'Préparez vos affaires'. Je leur ai dit qu'on n'avait pas besoin de prendre nos affaires. Pour les porter où?", interroge la mère de Leonarda. "On a nulle part où aller", ajoute-t-elle.

Les enfants étaient scolarisés depuis plus de trois ans, mais la famille était en France depuis un peu moins de cinq ans. Trois mois suffisaient pour remplir les critères.

Igor Sahiri et Pauline Revenaz