"J'ai vu du sang": le témoignage de Samy, gravement blessé à l'œil après avoir été harcelé au collège

"Sur les photos d'avant, je suis heureux". Désormais, Samy, adolescent de 12 ans souffrant de troubles autistiques, dissimule son regard sous d'épaisses lunettes noires.
Le 20 mars dernier, au collège Saint-Exupéry de Perpignan, le collégien, scolarisé en classe de 6e-5e, profite d'une pause pour s'amuser dans la salle de jeux de l'établissement. Il entame une partie de baby-foot avec un ami, quand un autre élève se met à lui jeter des projectiles. Le jeune homme lui demande d'arrêter, mais son harceleur continue et s'arme d'une raquette et d'une balle en bois.
"Je l'avais vu en train de lever la main pour me tirer dans l'oeil. Je l'ai reçu dans l'oeil et j'ai vu du sang. Je suis allé à l'infirmerie et ils ont appelé ma mère", se remémore Samy au micro de BFMTV.
Hémorragie de la pupille
Sa mère l'amène aux urgences, où le diagnostic tombe: Samy souffre d'une hémorragie de la pupille et d'un hématome interne grave. Aujourd'hui, l'adolescent ne sait pas s'il retrouvera un jour l'usage de son oeil blessé.
Ce n'est pas la première fois que Samy subit du harcèlement scolaire au sein de son collège.
"On lui dit qu'on allait le planter avec un couteau, on lui a mis un gros coup à la joue. Je l'ai signalé à la CPE. Ils m'ont dit que ça ne leur avait pas plu et qu'ils allaient le signaler au directeur", explique Malika, la mère de l'adolescent.
Comme le relate L'Indépendant, les menaces et coups que Samy a subi avaient été signalés, et avaient même entraîné plusieurs jours d'exclusion pour les harceleurs. La mère de Samy a porté plainte pour violences dans un établissement scolaire, et une enquête a été ouverte.
Un "accident" pour le collège
Mais, de son côté, l'établissement évoque seulement un "accident". "Pour l'instant, je ne peux pas vous répondre sur le lien avec le fait du mois de septembre et celui du mois de mars", déclare Anne-Laure Arino, directrice académique des Pyrénées-Orientales, à propos des faits précédents de harcèlement dont Samy a été victime.
"Pour autant, l'analyse de la situation est encore en cours et s'il faut sanctionner des élèves, ce sera bien évidemment fait au sein de l'établissement scolaire", assure-t-elle. Depuis la blessure qu'il a subi, Samy, lui, ne veut pas retourner en cours.