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Police-Justice

Suicide de Lucas: la colère de la famille après l'abandon du harcèlement comme circonstance aggravante

Un bouquet déposé en hommage à Lucas, 13 ans, qui s'est suicidé parce qu'il se sentait harcelé du fait de son homosexualité selon ses parents, à l'entrée principale de son collège à Golbey, dans les Vosges, le 13 janvier 2023

Un bouquet déposé en hommage à Lucas, 13 ans, qui s'est suicidé parce qu'il se sentait harcelé du fait de son homosexualité selon ses parents, à l'entrée principale de son collège à Golbey, dans les Vosges, le 13 janvier 2023 - Frederick FLORIN © 2019 AFP

Le parquet d'Épinal a demandé ce lundi l'abandon de la circonstance aggravante liant le suicide au harcèlement scolaire. Les avocats des quatre collégiens mis en cause concèdent quelques moqueries, mais rien de plus.

Pour elles, il s'agit plus que de "simples moqueries". Ce mercredi dans les colonnes de Vosges Matin, la mère de Lucas et son avocate, Me Catherine Faivre, dénoncent les propos des avocats de la défense et, ainsi, la décision du parquet.

Ce lundi effectivement, le parquet d'Épinal n'a pas reconnu le harcèlement comme cause du suicide de Lucas, 13 ans, le 7 janvier dernier, contrairement à ce qu'affirment ses parents, qui dénoncent eux des moqueries et insultes à caractère homophobe de la part de quatre adolescents du collège du jeune garçon.

"Il n'y a jamais eu de harcèlement ou même une volonté de harceler et encore moins d’en arriver à ce terrible drame", a affirmé à la sortie de l’audience, Sébastien Bonnet, conseil d’une des adolescentes mises en cause, dans des propos également rapportés par Vosges Matin.

"Le dossier n’est pas 'vide'"

Les avocats des quatre collégiens concèdent quelques moqueries mais rien d’autre. Toutefois, pour la mère de Lucas et son avocate, il s’agit plus que de “simples moqueries”, affirment-elles ce mercredi.

Elles déplorent également les déclarations de la défense qui pointe du doigt un "parquet embarrassé par le vide de ce dossier" et une "enquête partiale et incomplète". En outre, elle souligne une affaire médiatique qui aurait faussé l'enquête.

"Il fallait trouver des coupables à un drame qui, malheureusement, n’est toujours pas expliqué à ce jour… ce dossier a fait l’objet d’un emballement médiatique qui a nui à la sérénité de l’enquête", affirme la défense.

"Le dossier n’est pas 'vide'", rétorque de son côté Me Catherine Faivre.

Jugement le 5 juin prochain

"La maman de Lucas, qui n’a jamais déposé plainte, n’alimente certainement pas une soif de vengeance à l’égard des quatre enfants mis en cause. Elle attend, comme chacun, la décision qui sera rendue", poursuit l'avocate.

En effet, malgré cette réquisition du parquet d'Épinal, le parcours judiciaire de l'affaire n'est pas terminée. Le jugement a été mis en délibéré au 5 juin prochain et les juges diront à ce moment-là s'ils considèrent les quatre collégiens comme coupables de harcèlement ou s'ils sont relaxés de ces faits.

Salomé Robles