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Société

Incendie à Rouen: le préfet dément toute anomalie sur le réseau d'eau potable

Deux travailleurs marchent vers l'usine Lubrizol près de Rouen, le lendemain de l'incendie

Deux travailleurs marchent vers l'usine Lubrizol près de Rouen, le lendemain de l'incendie - Lou Benoist / AFP

Quatre jours après l'incendie de l'usine Lubrizol près de Rouen, les inquiétudes de la population demeurent quant à la pollution de l'air, de l'eau et des sols.

Le spectaculaire incendie de l'usine chimique Lubrizol de Rouen, survenu dans la nuit de mercredi à jeudi, a provoqué de nombreuses craintes dans la population qui s'inquiète d'une pollution de l'air et des suies retombées au sol.

Face aux craintes de pollution de l'eau potable, le préfet de la Seine-Maritime a affirmé via son compte Twitter que les services de la métropole de Rouen ne "constatent pas d'anomalie ce matin".

Pourtant, plusieurs personnes ont partagé des images sur Twitter de leurs toilettes ou leurs lavabos où l'eau semblait avoir une teinte marron ou grise. Il n'est pas possible de savoir pour le moment si ces phénomènes sont véridiques, localisés dans certains bâtiments uniquement, ou représentatifs d'un défaut à plus grande échelle. Les tweets font réagir, comme celui d'une eau noire sortant d'un robinet de lavabo, vu plus de 883.000 fois et retweeté plus de 17.800 fois.

Ce qui semble certain pour l'heure, c'est l'inquiétude de la population, dont une partie ferait des réserves d'eau en bouteille "au cas où", selon certains internautes.

L'eau est potable, selon Rouen Métropole

Après ces images d'eau de robinet noire, la collectivité a réagi en répétant que l'eau "distribuée sur les 71 communes de la Métropole Rouen Normandie est potable", et qu'"aucune trace de contamination n'a été relevée. "Les réservoirs d'eau potable de la Métropole de la rive nord, sur laquelle s'est concentré le panache de fumée, ont tous été vérifiés", souligne Rouen Metropole.

Après "l'incendie de l'usine de Lubrizol et les dégagements de fumées, la Métropole Rouen Normandie sous couvert de l'Agence Régionale de Santé a procédé immédiatement à des mesures, complémentaires des analyses quotidiennes habituelles", poursuit l'agglomération.

Par ailleurs, "la Métropole rappelle que les réseaux de distribution d'eau potable sont interconnectés et sécurisés de manière à pouvoir isoler toute nappe potentiellement impactée et ainsi assurer la distribution de l'eau potable au robinet des usagers".

"Il y a une odeur très dérangeante mais pas de problème sanitaire"

La ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, a tenu à rassurer la population: "Tous les produits de l'usine, essentiellement des hydrocarbures, sont publics. Les suies sont retombées sur une centaines de communes, on en a retrouvées dans les Hauts-de-France. On aura demain (mardi) les dernières analyses sur la composition de ces suies. Toutes les mesures faites n'ont montré aucun polluant problématique dans l'air et sur la suie ça n'a montré aucun polluant jusqu'à présent".

"Je comprends que la population soit inquiète. Effectivement, il y a une odeur très dérangeante mais pas de problème sanitaire. On prend des précautions maximum. On doit deux choses aux Rouennais touchés par cet accident: une très forte exigence et une très grande transparence. On a interdit toute consommation des produits sur lesquels sont retombés des suies", a-t-elle ajouté.

Samedi, le préfet de Normandie avait présenté les résultats de différentes analyses. Il avait évoqué "une situation normale" de la qualité de l'air, sauf sur le site de Lubrizol (présence de benzène), tout en rappelant plusieurs décisions concernant l'agriculture, notamment "un gel" des récoltes, appliquant le principe de précaution. 

Vendredi la ministre de la Santé Angès Buzyn a reconnu que la "ville est clairement polluée" par les suies qu'habitants et institutions doivent laver avec du matériel de protection.

Julia Galan avec AFP