BFMTV
Société

Gilets jaunes: des manifestants en ordre dispersé pour leur 13e jour de mobilisation

Rassemblement de gilets jaunes à Paris le 26 janvier 2019

Rassemblement de gilets jaunes à Paris le 26 janvier 2019 - Alain JOCARD / AFP

La mobilisation a reflué lors des deux derniers samedi: 58.600 personnes ont manifesté dans toute la France le 2 février, un chiffre contesté par le mouvement.

Des rassemblements multiple, à l'ampleur incertaine et brouillés par des querelles autour d'éventuelles récupérations politiques: pour leur 13e jour de mobilisation nationale, les gilets jaunes vont manifester en ordre dispersé ce samedi, après presque trois mois de contestation.

La mobilisation a reflué lors des deux derniers samedi: 58.600 personnes ont manifesté dans toute la France le 2 février, un chiffre contesté par le mouvement, qui a revendiqué un "nombre jaune" de 116.000 manifestants.

Rendez-vous place de l'Étoile

Dédié aux personnes blessées depuis le début de la contestation, le 12e jour de mobilisation avait permis aux gilets jaunes de retrouver une unité en se rassemblant surtout à Paris, malgré les divergences existant au sein de ce mouvement horizontal et hétéroclite.

Ce samedi, les cortèges devraient être plus dispersés sur tout le territoire. À Paris, une manifestation au départ de la place de l'Étoile doit débuter vers 10h30 et trois rassemblements ont également été déclarés, relayés par le chauffeur-routier Éric Drouet, une des principales figures du mouvement.

Tiraillements internes

Mais "la particularité, de cette journée est un retour au principe de non-déclaration des manifestations", selon la préfecture de police, pour qui "des rassemblements et cortèges informels ne sont pas à exclure".

En régions, Bordeaux et Toulouse, pôles contestataires depuis plusieurs semaines, souvent avec des heurts, prévoient un rassemblement. Diverses manifestations et actions sont également programmées dans d'autres villes: Montpellier, Lille, Nantes, Rennes, Brest, Caen, Lorient...

Cette fragmentation est à l'image des tiraillements qu'éprouvent les gilets jaunes. D'un côté, certains souhaitent faire prospérer la colère sociale, quitte à remiser leur méfiance des syndicats pour manifester main dans la main avec la CGT: une première mardi qui a rassemblé 137.200 personnes en France selon le ministère de l'Intérieur - plus que lors des 10 derniers actes des gilets jaunes.

Récupération

De l'autre, nombre d'entre eux veulent éviter à tout prix une récupération politique, au moment où Rome multiplie les encouragements au mouvement dans la perspective des élections européennes. 

Luigi Di Magio, chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S) et numéro deux du gouvernement italien, a semé la zizanie en rencontrant mardi Christophe Chalençon - une figure controversée qui a appelé à installer un ancien militaire au pouvoir - et d'autres membres d'une liste de gilets jaunes montée pour ces élections. Cette rencontre impromptue, organisée à l'insu de la tête de liste, Ingrid Levavasseur, a provoqué une crise diplomatique historique entre l'Italie et la France.

Pour protester contre toute instrumentalisation, Maxime Nicolle, autre figure historique des gilets jaunes, s'est déplacé dès vendredi à la frontière italienne pour répéter que le mouvement "n'a pas de leader" et "est apolitique". Il compte rester ce samedi dans la région de Nice pour un rassemblement sur place, qui espère fédérer la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Jules Pecnard avec AFP