Et si la limitation à 80 km/h revenait dans le grand débat national?

Un remplacement de panneau sur une route française l'été passé - Image d’illustration - Sébastien Bozon - AFP
De l'avis de beaucoup, l'abaissement de la limitation de vitesse de 90 à 80km/h sur les routes secondaires, voulue par le Premier ministre Edouard
Philippe, serait, plusieurs mois avant l'annonce de l'augmentation des taxes carburants, l'un des éléments déclencheurs de la crise des gilets jaunes. "C'est le vrai détonateur" explique même, dans les colonnes du Parisien, Pierre Chasseray de l'association 40 millions d'automobilistes.
"Il faut écouter le peuple"
Alors, à quelques jours de l'ouverture du grand débat voulu par Emmanuel Macron et l'exécutif afin de sortir de la grave crise sociale actuelle, plusieurs élus locaux comptent sur cette aubaine pour remettre la question sur la table.
C'est le cas de Vincent Descoeur, député LR du Cantal, qui souhaite que la question soit de nouveau "examinée".
"Pour l'heure, ce n'est pas prévu. Lors de l'adoption de cette mesure, le gouvernement a méprisé l'avis du peuple, il est temps de l'écouter aujourd'hui" martèle-t-il au quotidien francilien.
L'élu semble déterminé. "Si d’aventure l’exécutif choisissait de remettre les 80 km/h sous cloche, je repasserai par l’Assemblée nationale" assure-t-il encore.
Ralentissement généralisé
Il faut dire que partout en France, cet abaissement de la vitesse autorisée fait débat. Nombreux sont les élus à critiquer les incessants changements de vitesse auxquels les automobilistes locaux sont désormais soumis:
"Sur notre principal axe, la N88, on oscille de 50 à 90 en passant par 70 et 80, alors certains automobilistes calent leur limitateur sur 60km/h et créent des bouchons sans fin" explique par exemple Pierre Morel-A-L'Huissier, élu UDI de Lozère, toujours dans Le Parisien.
Il est rejoint dans sa réflexion par Vincent Descoeur, qui estime quant à lui que "l'on constate un ralentissement généralisé sur le réseau dit secondaire mais qui représente la quasi-totalité de" nos routes (dans le Cantal, NDLR)" peste-t-il.
Quels résultats?
Reste que, l'effet désiré par le gouvernement, la baisse de la mortalité sur les routes françaises, fait lui-aussi débat. Si une baisse des accidents mortels a bien été notée ces derniers mois, certains doutent encore du lien entre ces chiffres et l'abaissement.
Ces derniers jours, alors que les maires tirent les premiers bilans des cahiers de doléances déposés dans certains communes, un sujet revient à plusieurs reprises, l'automobile et son lot de revendications: coût du contrôle technique, fiscalité du carburant centré sur le seul automobile, absence d’alternative en raison de l’insuffisance des transports collectifs...et la limitation à 80 km/h.