Rentrée scolaire: la grande majorité des enseignants aiment leur métier… mais la moitié veut en changer

Le syndicat des enseignants Unsa a dévoilé dans une enquête publiée quelques jours avant la rentrée qu'un enseignant sur deux souhaite quitter son travail en raison des conditions de travail devenues trop difficiles.

Une pré-rentrée sur fond de crise. 850.000 enseignants font leur retour en classe ce vendredi pour l'année scolaire 2025/2026. Mais beaucoup entament ce nouveau chapitre la boule au ventre.

Selon le baromètre annuel 2025 du syndicat Syndicat des enseignants–Union nationale des syndicats autonomes (SE-Unsa), un professeur sur trois souhaiterait quitter l'enseignement public, et un enseignant sur deux voudrait changer de métier.

Un phénomène qui touche les nouveaux professeurs, mais aussi ceux qui connaissent bien le métier. C'est le cas de Guilhem Candie, 55 ans. Pour la première fois en 28 ans, le Lotois ne se prépare pas à une nouvelle rentrée des classes.

Pourtant, l'enseignement est une histoire de famille: son grand-père et son père était professeur, tout comme le sont son frère et bientôt sa fille. Mais avec détermination, l'enseignant a quitté l'Éducation nationale cet été, une décision mûrement réfléchie, liée à l'évolution des conditions d'enseignement.

"Ça ne me convenait plus. Aussi bien la façon d'enseigner, les directives que l'on peut recevoir, et surtout le comportement des élèves de plus en plus difficiles", confie l'ancien professeur des écoles.

Ses collègues et ses proches également enseignants ont tous compris ce choix de changement de carrière. "Sur le terrain, j'ai quand même reçu des insultes et des provocations des enfants", assure Guilhem Candie.

Une usure et des conditions de plus en plus difficiles "qui faisaient que je ne me projetais pas dans ce métier jusqu'à 64 ans", conclut-il.

Plus de 3.000 ruptures conventionnelles

Pour soutenir les envies de reconversion des professeurs, certaines associations interviennent pour faciliter les parcours, à l'image de "Aide aux profs". En tout, plus de 50% des professeurs rêvent de changer de métier. Pourtant, plus de 90% d'entre eux aiment toujours le métier selon le baromètre.

"Ce qui nous inquiète beaucoup, c'est que rien n'est fait aujourd'hui pour essayer de garder ces personnels dont on a besoin et pour se préoccuper de l'état de ceux qui aujourd'hui disent vouloir rester dans le métier mais qui peut-être demain changeront d'avis", explique Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale SE-Unsa.

Selon le syndicat, le nombre de ruptures conventionnelles serait en constante augmentation et dépasserait le seuil des 3.000 départs négociés chaque année.

Le contrat de Guilhem Candie, lui, se termine officiellement le 1er septembre. Il se plonge désormais dans la littérature, et a déjà commencé à réaliser quelques biographies.

Guillaume Lavialle et Stéphanie Forgeois, avec Juliette Moreau Alvarez