Les 685.000 candidats au bac commencent à plancher avec la philo

Des candidats au baccalauréat lors des épreuves de 2014. - Fred Dufour - AFP
L'art, la liberté, le bonheur, Platon, Kant et Descartes: le marathon des épreuves écrites du baccalauréat débute ce mercredi matin avec l'épreuve de philosophie pour des centaines de milliers de candidats désireux de décrocher ce diplôme vieux de 200 ans, qui sanctionne la fin de la scolarité. Du côté du bac professionnel, qui concerne un tiers des effectifs, ce mercredi est le jour de l'épreuve de français.
Un total d'un million de candidats
Ils sont au total 684.734 à plancher jusqu'au 24 juin pour les épreuves écrites, dans plus de 4.200 centres d'examen en France. Avec les candidats aux épreuves anticipées (que passent les élèves de première), le million de postulants est atteint.
Les candidats aux baccalauréats général (352.400) et technologique (135.164) ne passent qu'une épreuve par jour (hors option), sur six journées, articulées autour du week-end. Celui-ci doit permettre aux jeunes gens de se reposer et revoir quelques dernières fiches, à condition de résister à la tentation: la Fête de la musique tombe en effet ce week-end là.
La philo, épreuve redoutée
La philosophie est sans doute l'épreuve qui inquiète le plus les élèves. Selon les libraires, les annales de philo sont parmi leurs meilleures ventes. Généralement, à l'approche du jour J, les élèves, en plus de réviser leurs cours, bachotent les annales, et téléchargent des applications de quiz et d'exercices.
"Vivons-nous pour être heureux?", "L'artiste est-il maître de son oeuvre?", "Suffit-il d'avoir le choix pour être libre?", faisaient, entre autres, partie des sujets proposés aux candidats en 2014.
Détecteurs de connexion
Si les élèves se préparent, c'est aussi le cas des 170.000 examinateurs et correcteurs mobilisés sur tout le territoire. Mais ce mercredi, ce sont les surveillants qui seront à l'honneur, puisque c'est d'abord sur eux que repose la détection des tricheurs, "qui ne représentent qu'une proportion très marginale des candidats, environ 0,1 pour 1.000" selon le ministère de l'Education.
Pour éviter des fuites sur Internet, comme ce fut le cas en 2014 avec les sujets de philosophie, mais aussi des tricheries, des appareils de détection de connexion via les téléphones, tablettes ou montres connectées, sont répartis de manière aléatoire dans les salles d'examen. En cas de fraude, les sanctions sont lourdes, et peuvent aller jusqu'à l'interdiction de passer le bac ou tout autre diplôme du supérieur pendant cinq ans. Toute rumeur de fraude ou de fuites - un phénomène récurrent sur Internet - déclenche une enquête de police.
Quand baccalauréat rime avec ramadan
Autre particularité de la session 2015, le début du ramadan coïncide avec les épreuves écrites: un défi pour les candidats musulmans qui, selon la tradition, ne peuvent trouver dans les examens un motif valable pour s'abstenir de jeûner. "Il peut cependant y avoir des situations où la personne n'arrive pas à assumer le jeûne. A l'impossible nul n'est tenu", déclare Anouar Kbibech, prochain président du Conseil français du culte musulman, comme en écho à un passage du Coran ("Dieu veut pour vous la facilité et non la difficulté").
Depuis 2012, le taux de réussite au bac dépasse les 80%. En 2014, 88% des candidats, toutes voies confondues, ont empoché le diplôme.