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Hausse du nombre d'étudiants: Thierry Mandon propose de mettre en place une "sélection"

L'université de La Sorbonne en 2010 (image d'illustration)

L'université de La Sorbonne en 2010 (image d'illustration) - Loïc Venance - AFP

Les étudiants sont de plus en plus nombreux sur les bancs de la fac. Une hausse de plus de 33.000 élèves qui pose problème, notamment en master. Le secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur estime qu'une réforme s'impose.

Cette rentrée 2016 est marquée par une nouvelle augmentation du nombre d'étudiants. Ils sont près de 46.000 élèves supplémentaires à débuter des études supérieures, dont 33.000 pour les seules universités, selon les chiffres du Parisien. La France compte donc près de 2,6 millions d'étudiants à la fac, en classe préparatoire, BTS et IUT ou inscrits en école.

Une hausse continue. Depuis 2008, les effectifs ne cessent de croître dans l'enseignement supérieur. Si cette flambée ralentit quelque peu cette année -après 60.000 étudiants supplémentaires en 2015 - elle devrait se poursuivre jusqu'à 2020 au moins, démographie oblige. Or, 30.000 jeunes en plus, "c'est l'équivalent d'une université de taille moyenne", indique à l'AFP Alexandre Leroy, président de la Fage, un des deux principaux syndicats étudiants.

"La sélection n'est pas un gros mot"

Une augmentation du nombre d'élèves qui pose problème. Amphithéâtres bondés, tirage au sort pour accéder à certaines licences - la filière Staps, pour les sports, a dû procéder à un tirage dans quelques universités- et surtout engorgement au niveau du master.

De nombreux étudiants, après quatre ans d'étude, se retrouvent sans débouché pour obtenir leur diplôme. Pour le secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur, une réforme s'impose, pour imposer une sélection des étudiants à l'entrée en master. "Pour moi, la sélection n'est pas un gros mot", estime Thierry Mandon dans Le Parisien.

"Je fais tout pour parvenir à cette réforme"

Jusqu'à présent, Najat Vallaud-Belkacem préférait le terme de "recrutement" à celui de "sélection". Mais la ministre a fait savoir il y a quelques jours son intention de réformer le master et ses modes de sélection, et ce dès 2017. Selon le quotidien national, le ministère de l'Education nationale réunit depuis plusieurs mois présidents d'université et représentants des associations étudiantes pour mettre en place la sélection entre master 1 (bac + 4) et master 2 (bac + 5).

Aujourd'hui, une sélection est autorisée au niveau du master 2 pour un millier de formations depuis un décret en mai dernier. Thierry Mandon espère "arriver à un accord dans un mois".

"La loi doit rendre possible une sélection en master 1. Je fais tout pour parvenir à cette réforme prétendue impossible."

Le recadrage de Najat Vallaud-Belkacem

Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de tutelle, a recadré son secrétaire d'État lors de la conférence de presse universitaire ce mardi. Peu avant sur Itélé, elle a déclaré: "Je veux croire que ses propos ont été tronqués et qu'il aura l'occasion de les repréciser", remplaçant le terme "sélectionner" par "recruter". 

Pourtant, Thierry Mandon avait déclaré à propos de la sélection: "C'est un mot qui convient à la ministre, sinon je ne l'utiliserai pas."

Hausse du budget des universités de 100 millions d'euros

L'augmentation du nombre d'élèves sera assortie cette année d'un effort budgétaire. Cette démographie "anticipée" est "accompagnée" par "une hausse inédite du budget des universités de 100 millions d'euros" dès 2016, a déclaré le ministère de l'Education nationale ce mardi.

Ces 100 millions proviennent des 850 millions supplémentaires affectés aux universités sur le budget 2017 pour faire face à l'augmentation importante du nombre d'étudiants, achever la création des 5.000 postes promis par François Hollande, augmenter le montant des bourses et le nombre de bénéficiaires, mais aussi financer le gel des droits d'inscription.

C.H.A.