Familles, genre... Ce que contient le programme d'éducation à la sexualité prévu pour la rentrée 2025

Des élèves de 4e dans leur salle de classe au collège Jean Mermoz, le 2 septembre 2009 à Faches-Thumesnil près de Lille, au premier jour de la rentrée scolaire (photo d'illustration) - Philippe Huguen/AFP
Le ministère de l'Éducation nationale a présenté ce jeudi 6 février la version définitive du programme d'éducation à la vie affective et sexuelle (dit EVARS) comme définitivement arrêté par Élisabeth Borne et qui doit entrer en vigueur à la rentrée de septembre 2025. Il a été voté en Conseil supérieur de l'Éducation (CSE) jeudi 30 janvier.
Le programme prévoit trois séances annuelles dans l'ensemble des écoles, collèges et lycées, publics comme privés, comme c'est théoriquement imposé par la loi depuis 2001, mais dans les faits peu appliqué, puisqu'environ 15% des élèves reçoivent actuellement ces cours.
Critiqué par certaines franges conservatrices, il a été amendé plusieurs fois par la ministre, notamment sur la question de la notion d'identité de genre. Ce programme sera consultable par tous les parents et sera accompagné d'une circulaire.
Le ministère rappelle cependant l'importance de ces cours, alors qu'un enfant est victime d'agression sexuelle toutes les trois minutes, selon des chiffres de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE).
La date des séances non communiquée aux parents
Dans sa version définitive, le programme prévoit un apprentissage en deux étapes avec une "éducation à la vie affective et relationnelle" pour les élèves à l'école maternelle et en primaire, suivie d'une "éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité" au collège et au lycée.
La date de tenue de ces séances ne sera pas transmise par avance aux parents, seuls les objectifs annuels des séances leur seront communiqués. Ce programme sera donc abordé comme tous les autres programmes de l'Éducation nationale.
L'objectif ici est "de ne pas mettre en danger les enseignants ou d'avoir des parents hostiles qui retirent leur enfant de l'école" lors de ces enseignements, avait expliqué à l'AFP Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, premier syndicat du primaire.
Les questions de discrimination abordées
Sur le contenu des séances, le programme devrait aborder les différents types de familles existantes auprès des enfants dès 4 ans, à partir de leur expérience vécue.
Concernant les questions de discrimination, le programme prévoit l'ajout de la mention de l'homophobie, sans se limiter à un simple renvoi au code pénal.
La notion d'identité de genre, qui apparaissait 17 fois, n'apparaît plus que 6 fois. Elle a en effet été retirée du texte là où elle n'apparaissait pas nécessaire pour la ministre, avait indiqué à BFMTV l'entourage de la ministre, alors que ce point avait notamment été critiqué par certaines franges conservatrices.
La notion d'identité de genre sera en revanche évoquée dès la classe de troisième, lors du chapitre sur les discriminations, et non en seconde. L'intersexualité sera abordée en quatrième, sans attendre la classe de seconde.
Recueillir la parole des enfants
Par ailleurs, ces cours devraient se concentrer sur le recueil de la parole des enfants, afin de repérer d'éventuelles violences sexuelles.
Le programme sera dispensé par les enseignants, même si des associations agrées pourront intervenir dans un cadre prévu par le programme. La formation des cadres débutera à partir du mois de mars prochain, puis sera suivie de celle de 2 à 3 personnes par circonscription dans le premier degré et d'un professeur par collège et par lycée.
La ministre Élisabeth Borne s'était dite convaincue que les discussions allaient aboutir à un "texte ambitieux et équilibré, essentiel pour notre jeunesse", fin janvier, alors que le nouveau programme d'éducation à la sexualité était présenté au CSE.