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Colère dans des lycées de Seine-Saint-Denis face aux violences à répétition

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Des parents d'élèves du lycée Utrillo de Stains en Seine-Saint-Denis comptent occuper l'établissement ce vendredi pour dénoncer les agressions récurrentes à l'arme blanche. Les enseignants ont exercé leur droit de retrait et demandent plus de moyens pour assurer la sécurité. Plusieurs autres lycées du départements sont aussi confrontés à ces violences.

Cette semaine, les abords du lycée Maurice-Utrillo de Stains ont été le théâtre de nouveaux débordements. Mardi matin, un élève a été poursuivi jusqu'au lycée par une voiture dans laquelle se trouvait quatre individus cagoulés et armés. Ces derniers ont menacé plusieurs élèves. 

"Ils nous ont pointé avec leur arme, ils nous ont mis en joue. Ils nous ont dit 'on va vous tirer dessus'. La voiture a ralenti, il y en a deux qui sont sortis ils ont commencé à courir dans notre direction. Ensuite ils ont fait marche-arrière, ils sont remontés dans la voiture et ils sont partis", raconte Brahima. 

"Les profs, nous ont dit qu'ils ont peur qu'un jour en venant en cours ils apprennent qu'un élève s'est fait tué", poursuit le lycéen.

Le même jour, une autre bande est revenue aux abords de l'établissement. Cette fois, les individus étaient armés de couteaux et d'un tranchoir de boucher.

"C'est pas une scolarité que je vis ici"

Depuis ces incidents, les enseignants ont fait valoir leur droit de retrait. Au début du mois de mars, un élève avait déjà été grièvement blessé à coup de marteau devant le lycée. La plupart des élèves sont terrorisés à l'idée de se rendre à l'école. 

"Je me lève souvent la nuit, j'ai envie de vomir. La dernière fois, le 12 mars, on voyait du sang partout devant le parvis, dans les couloirs. Il y avait des grosses flaques de sang, c'est choquant! C'est pas une scolarité que je vis ici, c'est une survie", s'agace Amira, une élève de 1ère. 

Pourtant, aucune plainte n'a été déposée de peur des représailles, car les violences ont pour origine des affrontements entre des bandes rivales de Stains et de Pierrefitte-sur-Seine. Du côté des parents, l'inquiétude ne cesse de s'accroître. 

"En tant que parent, on ne peut qu'avoir une boule au ventre. On ne sait jamais! Même si ce n'est pas eux qui vont être visés, ils peuvent très bien prendre un coup de manière collatérale", constate Katia Sarrazin, une maman. 

"On n'est pas au Far West non plus!"

Les enseignants quant à eux dénoncent l'absence de dialogue avec la direction et le rectorat mais aussi le manque de moyens de sécurité.

"Même s'il n'y a pas de plainte, ils peuvent mener des enquêtes, ils peuvent arriver à certaines conclusions. On n'est pas au Far West non plus!", s'agace Sabrina Mahfoufi, enseignante de Physique chimie.

Le cas du lycée Maurice-Utrillo n'est pas isolé. En début de semaine des élèves du collège voisin ont également été menacés en cours de sport, toujours à l'extérieur de l'établissement. Un rassemblement était organisé jeudi devant le lycée Paul-Eluard à Saint-Denis pour dire stop à ces violences. Là aussi, les enseignants demandent davantage de moyens pour assurer la vie scolaire et la sécurité. 
C. B avec Jeanne Daudet, Barthélémy Bolo, Ariane Limozin