Bac S 2015: les corrigés des sujets de philo

Des candidats au baccalauréat lors des épreuves de 2014. - Fred Dufour - AFP
Durant 4 heures, les candidats au baccalauréat de la série scientifique ont planché ce mercredi matin sur l’épreuve de philosophie. Ils avaient le choix entre les trois sujets suivants:
Sujet 1: Une œuvre d’art a-t-elle toujours un sens?
Sujet 2: La politique échappe-t-elle à l’exigence de vérité?
Sujet 3: Explication du texte de Cicéron “De la divination”
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Une œuvre d’art a-t-elle toujours un sens?
Ce sujet de dissertation invitait les élèves de Bac S à s'interroger sur le sens d’une œuvre d’art. Cette problématique renvoie à étudier l’essence même de l’œuvre d’art: sa nature est-elle de présenter un sens? Ou le sens serait-il accidentel à l’œuvre d’art? Ou encore absent?
On attend également du candidat qu’il s’interroge sur les diverses signification du mot “sens”. Voici ci-dessous un exemple de plan détaillé:
I. L’œuvre d’art ne semble pas avoir de sens car elle serait de l’ordre de l’affect
II. Et pourtant, l’œuvre d’art a un sens particulier: celui d’un objet libéré de toute forme d’ustensibilité
III. Du sens de l’objet au sens de la perception
La politique échappe-t-elle à l’exigence de vérité?
Ce second sujet de dissertation portait sur la politique. Il relève la question du rapport à la vérité qu’a la politique, un vrai sujet d’actualité dans la mesure où un politique est souvent jugé sur la conformité et la véracité entre ses actes et ses dires. Ici, deux notions du programme sont liées, la vérité tout d’abord, la politique ensuite. La difficulté du sujet était d’interroger la première par rapport à la seconde, et de faire de cette interrogation quelque chose qui ne soit ni politique, ni de l’ordre de la vérité, mais bien quelque chose de moral.
On attend certainement du candidat d’interroger le droit et la légitimité de ce rapport biaisé à la vérité que détient ou non la politique, et de voir si un tel biaisement n’affecte pas la confiance et la croyance des citoyens en cette dernière.
Explication du texte de Cicéron, “De la divination”
- Les candidats qui ont choisi de traiter le troisième sujet ont été confrontés à un extrait de l’œuvre de Cicéron, “De la divination”. Nous vous rappelons qu’une explication de texte doit répondre à des attentes précises, notamment rendre compte de la thèse de l’auteur (son point de vue) et de la stratégie argumentative que ce dernier élabore pour donner sa thèse.
En citoyen philosophe, Cicéron démonte ici les mécanismes de la crédulité et de la superstition. La divination est selon lui "la prévision des choses qui sont dues au hasard". Il défend de ce fait la liberté de pensée face aux dieux et à l'angoisse qui paralyse les hommes.
L’extrait proposé peut être expliqué en 2 parties:
Partie 1: La prédiction est scientifique, fondée par un calcul sur des événements répondant à une loi naturelle. Dans un premier temps, Cicéron va s’attacher à montrer en quoi la prédiction scientifique est valable, en mettant au jour les raisonnements qu’elle met en œuvre, et la loi de causalité qui la sous-tend et qui rend possible tout calcul prévisionnel.
Partie 2: De l’impossibilité et de la vanité de la prédiction des choses non naturelles. Dans un second moment, Cicéron, ayant établi les critères valables et justes d’une prévision valide des choses, va s’attacher à montrer pourquoi l’on ne pourrait à proprement parler considérer une prévision des choses non naturelles. Cela n’aurait pas de sens puisque les choses non naturelles par définition échappent à la loi de causalité inhérente à la nature, et donc au calcul possible.