Bac ES 2015: les corrigés des sujets de philo

Les rédactions de BFMTV et digiSchool vous proposent de découvrir les corrigés détaillés des trois exercices proposés aux candidats du Bac ES ce matin, mercredi 17 juin 2015.

Les candidats du bac ES ont travaillé sur les notions de conscience, d'art et de politique. Durant 4 heures, les candidats de Terminale économique et sociale (ES) ont réfléchi à un de ces trois sujets:

> 1er sujet: La conscience de l’individu n’est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient?

> 2e sujet: L’artiste donne-t-il quelque chose à comprendre?

> 3e sujet: Explication de texte de Spinoza, le Traité théologico-politique de 1670.

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La conscience de l’individu n’est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient?

Ce sujet de dissertation invitait les élèves de Bac ES a s'interroger sur la conscience de soi comme capacité de donner sens et signification au monde. Il convenait de constater que, en tant qu'individus définis comme homo sapiens, nous sommes caractérisés par une même raison qui nous permet d’appréhender le monde de façon similaire. Cependant, force est de constater que la conscience des choses diffère d’un individu à un autre (en effet l’importance donnée à chaque chose varie).

La problématique pouvait se résumer ainsi: Quelle est le rôle de la société dans la détermination de la conscience des individus? Ci-dessous, un exemple de plan en trois parties.

I – N’y a-t-il pas des déterminants de la conscience des individus plus fondamentaux que la société?

II – La conscience de chaque individu n’est-elle pas en grande partie déterminée par son environnement social?

III – La conscience de l’individu ne peut-elle pas cependant tendre à l’universel?

L’artiste donne-t-il quelque chose à comprendre?

Ce second sujet de dissertation abordait la notion de l'art et amenait l'étudiant à s'interroger sur ce que donne alors l’artiste lorsqu’il produit. Si, par définition, ce qu’il fait échappe quelque peu à la compréhension ordinaire, ne se pourrait-il pas qu’il n’y ait en fait rien à comprendre dans ses œuvres? La problématique pouvait se résumer ainsi: Faut-il à tout prix qu’un artiste livre explicitement les clés de compréhension de son œuvre?

Le plaisir esthétique est-il encore seulement possible si toute la compréhension est donnée d’entrée? Voici ci-dessous un exemple de plan détaillé répondant au 2eme sujet de dissertation tombé au Bac ES cette année.

I – L’art n’a pas besoin d’être compris pour plaire lorsqu’il s’adresse uniquement aux sens, mais ne doit-il pas cependant satisfaire aux exigences de la compréhension lorsqu’il prétend s’adresser à l’intelligence?

II – Mais l’artiste n’est-il pas incompris parce que ce dont il traite est difficilement compréhensible?

III – En outre, la compréhension de ce que donne l’artiste n’est-elle pas également de la responsabilité du spectateur?

Explication de texte de Spinoza le Traité théologico-politique de 1670.

Le texte proposé aux candidats de Bac ES est tiré du Traité théologico-politique écrit par Spinoza. Le thème de l’extrait est celui de la nature de l’ordre démocratique et de la soumission des sujets à celui-ci. La thèse de Spinoza est que la démocratie est par essence un régime fondé sur la raison. Être libre pour un sujet ne consiste donc pas à désobéir au souverain en suivant son caprice, mais au contraire à s’y soumettre, être libre étant synonyme d’une conduite guidée par la raison.

L’enjeu est donc évidemment politique : si la démocratie est un régime nécessairement rationnel, que faire des régimes qui se prétendent démocratiques, mais qui s’écartent en fait de la raison?

I – La démocratie ne tient-elle pas les hommes à l’abri d’ordres absurdes du fait de son pluralisme?

II – Par ailleurs, la finalité de la démocratie qui est d’assurer la coexistence pacifique et rationnelle des individus ne fait-elle pas de celle-ci un régime raisonnable?

III – N’est-ce pas un sophisme que de considérer que l’homme soumis à l’ordre démocratique n’est pas libre, alors qu’en fait, il n’est soumis qu’à la raison?

Pauline Raud pour BFMTV