Agressions sexuelles dans un lycée de la Marne: une inspection de la commission Bétharram prévue ce mardi

Le lycée Pierre Bayen à Châlons-en-Champagne, le 7 juin 2018. - FRANCOIS NASCIMBENI
La commission d’enquête sur les violences dans les établissements scolaires, menée par les députés LFI Paul Vannier et Ensemble Violette Spillebout, se rendra ce mardi 22 avril au lycée Pierre-Bayen, à Châlons-en-Champagne (Marne). Une inspection surprise dans cet établissement public où un professeur de français s'est suicidé, après avoir été soupçonné d'abus sur plusieurs élèves pendant plusieurs années.
L'enseignant en question s'est suicidé en décembre 2023 après le dépôt de plusieurs plaintes. Selon Franceinfo, il était visé par neuf plaintes, dont une pour viol. Sa mort a mis un terme à l'action pénale et à l'enquête ouverte par le parquet de Châlons quelques mois plus tôt.
Les députés vont recontrer la lanceuse d'alerte
Le déplacement des deux co-rapporteurs de la commission d'enquête se décomposera en trois étapes. Tout d'abord, Paul Vannier et Violette Spillebout contrôleront sur place et sur pièce à la préfecture avec des représentants de l’État, du département, de l’autorité judiciaire, des services académiques et du rectorat.
Puis, les deux députés auront un échange informel avec la lanceuse d'alerte, une ex-professeure de sport, et deux représentants des parents d'élèves, avant de se rendre au lycée Pierre-Bayen.
Une dizaine de témoignages recensés
Les premiers faits dans cette affaire remontent à 1998, année au cours de laquelle le professeur de français "tombe amoureux" d'un élève, selon l'enseignant. Mais l'élève l'accuse de viols sur mineur par personne ayant autorité, des faits qui se seraient produit durant deux ans.
D'autres faits suivront les années suivantes. Un signalement du comportement du professeur via un courrier anonyme en 2016 n'entraînera pas son départ et encore moins l'ouverture d'une enquête. À l'époque, l'enseignant n'est même pas convoqué au rectorat. Le comportement problématique du professeur de français se reproduira à plusieurs reprises.
D'après France info, l'association "Colosse aux pieds d'argile", sollicitée dans cette affaire, recensera plus d'une dizaine de témoignages d'humiliations régulières, d'expériences malaisantes à son domicile, d'harcèlements ou encore d'harcèlements sexuels.
Franceinfo indiquait le 11 avril dernier que la lanceuse d'alerte comptait déposer plainte contre l'État dans cette affaire, estimant avoir été harcelée par sa hiérarchie pour avoir dénoncé le comportement.
En 2024, l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IgéSR) est chargée de rédiger un rapport sur "le traitement par l'administration" de cette affaire. Les conclusions de ce travail, terminé en juin de la même année, n'ont jamais été publiées. Selon Mediapart, le rapport pointe les lenteurs de l'Éducation nationale, sur la période entre 2021 et 2023. D'après nos confrères, aucune poursuite disciplinaire n'a néanmoins été recommandée.