Des files d'attente interminables à Orly
Ceux qui ont récemment fréquenté Orly ou Roissy l'auront certainement remarqué. Depuis plusieurs semaines, le temps d'attente dans les aéroports parisiens pour accéder à son avion est de plus en plus long.
"En cette période estivale de fortes affluences, la situation (atteint) un niveau extrêmement critique générant des perturbations aux conséquences alarmantes", alertait déjà Marc Rochet, le président de la compagnie aérienne Air Caraïbes, fin juin.
Manque d'effectifs aux contrôles de sécurité
Marc Rochet évoquait alors "320 heures de retard pour l'ensemble des vols internationaux" au départ du terminal sud de l'aéroport d'Orly, avec des temps d'attente aux contrôles pouvant dépasser les 90 minutes.
La raison de ce désordre? Un manque d'effectifs aux postes de contrôle de police aux frontières de ces aéroports. Ces derniers se retrouvent débordés par une fréquentation en hausse constante (+25% entre 2006 et 2016) et par le renforcement des mesures de sécurité dans un contexte de menace terroriste.
Sur ce dernier point, les pouvoirs publics ont décidé dans le cadre de la mise en place de l'état d'urgence de réintroduire des contrôles systématiques sur tous les vols en provenance ou à destination des pays de l’espace Schengen, ce qui implique de nombreux contrôles supplémentaires. De quoi générer des problèmes de capacité et de qualité d’accueil pour des installations aéroportuaires qui n’ont pas été conçues à cet effet.
"La situation est compliquée. En plus du renforcement des contrôles, l'augmentation du trafic aérien et les travaux en cours accentuent forcément les retards", résume au Parisien Jacques Guyomarc'h, directeur de la police aux frontières d'Orly.
Vers plus de dispositifs automatisés?
Pour tenter de résoudre le problème, les représentants de l'Union des aéroports français (UAF) et de la Fédération nationale de l'aviation marchande (FNAM) ont présenté mardi à Matignon un ensemble de mesures. Parmi celles-ci, les responsables du secteur aérien ont souligné le besoin imminent d'un déploiement massif de sas Parafe, c'est-à-dire de sas de contrôles automatisés des passeports biométriques.
Si quelques sas Parafe sont déjà en activité dans les aéroports parisiens, certains dénoncent leur inefficacité, comme Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair, qui s'est exprimé au Figaro:
"À l'heure actuelle, le système ne fonctionne pas. Le nombre de filtres est insuffisant, ça fait des années qu'on le sait mais que rien n'est fait. Il est désormais plus qu'urgent que les aéroports s'organisent", a-t-il alarmé.
En attendant une réaction de Matignon, les passagers devront continuer de prendre leur mal en patience avant de s'envoler.