Coût, écoliers concernés, menu... comment fonctionne l'opération "petit-déjeuner gratuit"

Image d'illustration - Le coût d'un petit-déjeuner gratuit pour une commune n'est pas encore réellement chiffré. - Jeff Pachoud - AFP
Depuis Pont-Sainte-Maxence (Oise) ce mardi, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer lance l'opération petits-déjeuners gratuits, dans les écoles appartenant à une zone REP (réseau d'éducation prioritaire). Cette mesure, issue du plan pauvreté, a été créée pour les 13% des élèves scolarisés en REP arrivant à l'école le ventre vide.
Si le financement de cette mesure relève de la ville, ce sont les écoles qui organiseront ces petits-déjeuners, "qui se prendront sur le temps scolaire et non périscolaire", explique le responsable éducation de la ville de Ham (Somme), contacté par BFMTV.com. Cette commune intéressée pour être volontaire du dispositif, possède deux maternelles, une école élémentaire et une école primaire.
Qui est concerné ?
Seules les écoles qui se portent volontaires seront concernées par ces petits-déjeuners gratuits. Jusqu'à la fin de l'année scolaire, l'initiative sera déployée dans huit académies tests: Amiens, La Réunion, Lille, Montpellier, Nantes, Reims, Toulouse et Versailles. Elle sera généralisée à tout le territoire français à la rentrée de septembre.
Même si le dispositif est lancé officiellement aujourd'hui, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux avait déclaré fin mars que "40.000 enfants scolarisés dans 400 écoles ont d’ores et déjà accès à des petits déjeuners à l’école. À la rentrée de septembre, plus de 100.000 enfants pourront en bénéficier", avait-il ajouté.
Dans l'académie de Versailles par exemple, une école des Mureaux expérimente le dispositif depuis le 1er avril et sert les petits-dejeuners deux fois par semaine pour l'instant. Dans l'académie d'Amiens également, treize communes se sont portées volontaires pour tester le petit-déjeuner gratuit, pour un total de 3500 élèves sur 31 écoles, rapporte France Bleu.
Combien ça coûte ?
L'État va financer ces petits-déjeuners gratuits à hauteur de 6 millions d'euros en 2019, ont annoncé mardi Jean-Michel Blanquer, et la secrétaire d'État auprès de la ministre de la Santé, Christelle Dubos. Mais dans les faits, le coût d'un petit-déjeuner n'est pas encore réellement chiffré.
A Ham, le responsable éducation affirme que l'État remboursera "à 100% l'alimentaire", mais la ville est encore en train d'organiser les différents circuits pour concevoir le petit-déjeuner, et ne sait pas quel coût cela peut représenter. Il en va de même à Rémy (Oise) où la maire, contactée par BFMTV.com, ne sait pas "encore combien la ville va dépenser".
Elle a pour le moment reçu une subvention de l'inspection académique de plus de 4000 euros. Cela lui permettra, jusqu'à la fin de l'année scolaire, de donner deux petits-déjeuners par semaine aux trois classes de maternelle de la commune, et un à quelques classes de primaire, "ce qui représente environ un euro par enfant et par petit-déjeuner".
"Mais il y a aussi la question du matériel, la vaisselle utilisée par exemple. Avec 400 élèves concernés ça devient une question conséquente", explique-t-on à Ham. Pour la maire de Rémy, l'investissement, dans des bols par exemple, sera amorti "parce qu'on les réutilisera".
Qu'est-il prévu au menu ?
Ces petits-déjeuners devront être "équilibrés et de qualité", "servis dans le respect des règles de sécurité et d'hygiène alimentaire", "ouverts à tous les enfants" et "accompagnés d'une action d'éducation à l'alimentation", selon le ministère de l'Éducation.
Ce matin à Pont-Sainte-Maxence, du lait chocolaté, des briques de jus de fruits, des tartines, du beurre et de la confiture étaient présent sur la table. A Rémy, pour le premier petit-déjeuner ce mardi, les enfants ont eu un choix similaire. Un petit-déjeuner complet "se compose de: 1 produit céréalier + 1 produit laitier + 1 boisson + éventuellement un fruit", rappelle le site Mangerbouger.fr.