Collision à Millas: le trafic ferroviaire va reprendre, plus de deux ans après le drame

L'accident avait coûté la vie à six adolescents. - AFP
Deux ans et demi après le drame de Millas, la circulation des trains entre Perpignan et Ille-sur-Têt, dans les Pyrénées-Orientales, va reprendre à partir du 21 mai. Cette liaison avait été interrompue au lendemain de la collision qui s'est produite le 14 décembre 2017 entre un train régional et un bus scolaire. L'accident a causé la mort de six adolescents.
Dans un premier temps, à partir du 11 mai, les trains circuleront à vide afin de procéder à des tests, indique France Bleu Roussillon. A l'origine, cette reprise devait avoir lieu le 6 avril, mais avait dû être décalée en raison de la crise sanitaire et des mesures de confinement. A partir du 21 mai, six allers-retours quotidiens seront assurés, puis huit à partir du 25 mai. De nouveaux horaires vont être proposés aux voyageurs, impliquant notamment que les trains ne circulent pas aux heures d'entrée et de sortie du collège de Millas.
"Pour les parents d'élèves, il fallait qu'il n'y ait plus de risque de croisement. Même si le risque zéro n'existe pas en cas de retard du TER par exemple...", explique la région, citée par France 3 Occitanie.
Colère des habitants
Le 17 octobre dernier, la chambre de l'instruction du tribunal de grande instance de Marseille avait rendu une ordonnance permettant à la SNCF de réaliser des travaux sur la ligne en vue d'une réouverture. Des opérations de maintenance sur cette ligne non utilisée depuis plus de deux ans ont été réalisés, tout comme des travaux de remise en état du passage à niveau où s'est produit l'accident.
La réaction des habitants de la région est partagée. "C'est trop tôt", tranche auprès de France Bleu Roussillon Roger Garrido, le maire de Saint-Féliu-d'Avall, d'où étaient originaires les six victimes décédées. L'élu aurait préféré que la reprise de la circulation des trains se fasse au mois de juillet, à la fin de l'année scolaire.
"Mieux vaut tard que jamais", réagit de son côté auprès de France 3 Occitanie Enric Balaguer, président de l’association "Train en Têt".
"Je pense cependant que la ligne aurait pu rouvrir bien plus tôt. C’est sans doute unique en France une durée d’interruption aussi longue. Mais je comprends, il fallait aussi tenir compte du traumatisme subi par les familles de victimes", ajoute-t-il.
L'enquête toujours en cours
Côté enquête, la conductrice du car scolaire est mise en examen pour "homicides involontaires". Un rapport du Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) estimait que le "scénario le plus probable" de cet accident mortel est que la conductrice du car n'a pas perçu que le passage à niveau, situé juste après un carrefour, se fermait.
Le BEA avance "plusieurs facteurs", en particulier "la visibilité réduite de la signalisation lumineuse de position", et en particulier celle du feu rouge clignotant de droite, et "l'arrêt des sonneries du passage à niveau au moment où les demi-barrières étaient abaissées".