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"C'est un mort vivant": son fils est dans le coma depuis 20 ans, il demande la légalisation de l'euthanasie

Un hôpital (ILLUSTRATION)

Un hôpital (ILLUSTRATION) - SEBASTIEN BOZON

Le fils de Maxime Danielou est plongé dans le coma depuis 2005, à la suite d'un grave accident. Afin de lui permettre de mourir dignement, Maxime Danielou souhaite voir la législation sur la fin de vie évoluer vers l'euthanasie.

Vingt ans n'ont pas suffit à maîtriser une voix toujours emplie d'émotions. Maxime Danielou demande que son fils Benjamin, plongé dans le coma depuis ses vingt ans, en 2005, puisse mourir dignement et sans souffrir, dans une interview à France Info vendredi 11 avril.

Maxime Danielou mène ce combat depuis des années, mais cet appel prend une ampleur particulière, alors que les députés ont commencé en commission le 11 avril l'examen de la proposition de loi relative à la fin de vie.

"Il ne bouge pas"

"C'est un mort vivant, il ne bouge pas", raconte Maxime Danielou, au sujet de son fils.

Après 20 ans de coma, Maxime Danielou a perdu l'espoir de voir son fils reprendre conscience. La loi actuelle, dite Claeys-Leonetti, ouvre la possibilité au patient de demander une sédation profonde et continue jusqu'au décès. Seulement, Benjamin n'est pas en mesure de s'exprimer.

"La seule mort légale qui serait envisageable, sous conditions, pour Benjamin, ce serait de le laisser mourir de faim et de soif" explique Maxime Danielou sur France 5 le 10 avril. Un "laisser-crever" selon lui, qui refuse d'envisager cette option.

"Notre représentation nationale doit nous entendre"

À ses côtés sur le plateau, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, qui doit examiner en séance publique la proposition de loi sur la fin de vie à partir du 12 mai. "La loi qui pourrait être votée à l'Assemblée nationale ne pourrait pas répondre" à la situation de la famille Danielou, estime-t-elle.

"Nous devons avoir des lois qui sont de portée générale et on voit bien qu'il y a toujours des cas auxquels on n'est pas capables de répondre correctement" déclare Yaël Braun-Pivet.

Insuffisant pour Maxime Danielou. Partisan de "l'euthanasie", il est persuadé de ne pas être un cas isolé. "Notre représentation nationale doit nous entendre, doit entendre les Français" estime–t-il. "Aujourd'hui, il n'y a plus de solution pour Benjamin. (...) Il n'a plus de cerveau." Il affirme avoir tenté pour son fils "la solution belge", l'euthanasie étant dépénalisée en Belgique, sous certaines conditions. "Elle nous a été refusée", assure Maxime Danielou, sans préciser pourquoi.

Nathan Laporte