Fin de vie: le ministre de la Santé soutient la décision de Bayrou de scinder le texte en deux

Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, à l'Élysée le 22 janvier 2025 - Ludovic MARIN / AFP
Pour Yannick Neuder, "c'est la sagesse": le ministre chargé de la Santé et de l'accès au soin salue ce lundi 3 février la décision de François Bayrou de scinder en deux parties le projet de loi sur la fin de vie - l'une dédiée aux soins palliatifs, l'autre à la création d'une aide active à mourir.
"Il y avait un accord unanime du Parlement pour permettre l'accès à des soins palliatifs pour tous et partout en France", souligne le cardiologue de formation au micro d'"ici Normandie" (ex-France Bleu), semblant sous-entendre l'inverse pour l'aide active à mourir.
En amont de l'examen de ce texte, finalement balayé par la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin 2024, Yannick Neuder, membre du parti LR, tenait déjà une position similaire.
"Il a été empiriquement démontré que les patients souhaitant mourir se détournent de cette demande lorsque leur douleur et leur isolement sont traités efficacement. C'est pourquoi il fallait d'abord une loi pour développer massivement l'offre de soins palliatifs. Ce n'est qu'ensuite qu'il aurait éventuellement fallu une nouvelle loi pour les cas non couverts par la sédation profonde et continue de la loi Claeys-Leonetti", soulignait-il auprès de La Croix, fin mai.
Des oppositions, y compris au sein du camp Bayrou
François Bayrou a défendu son choix la semaine dernière, jugeant que l'aide à mourir - à laquelle il est personnellement opposé - et les soins palliatifs, "ce n'est pas la même question". En résumé, celle-ci suscite "des débats de conscience extrêmement forts", tandis que les soins palliatifs ne sont "pas un droit" mais "un devoir", selon le Premier ministre.
Reste que cette décision est dénoncée par de nombreux parlementaires, y compris dans le camp présidentiel. Scinder le texte est "une erreur", a répété la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet (Renaissance) mardi dernier sur BFMTV-RMC.
La veille, elle avait signé une lettre en compagnie de près de 200 élus socialistes et macronistes pour exhorter le Premier ministre à revenir sur son choix. Parmi les signataires: Olivier Falorni, député Modem et rapporteur du précédent projet de loi.
"Nous ne sommes pas des députés qui sommes prêts à être dupés", a prévenu ce dernier, craignant que ce texte soit renvoyé "aux calendes grecques". Défenseur de longue date d'une aide active à mourir, il avait déposé dès le début de cette nouvelle législature une proposition de loi, co-signée par 239 de ses collègues pour reprendre les travaux là où ils s'étaient arrêtés.