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"C'est une erreur": Braun-Pivet réaffirme son opposition à une division du texte sur la fin de vie

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La présidente de l'Assemblée nationale martèle à nouveau son désaccord face à François Bayrou qui souhaite scinder en deux parties le projet de loi sur la fin de vie. L'une dédiée au renforcement des soins palliatifs, l'autre à la création d'une aide active mourir.

En désaccord publiquement avec François Bayrou concernant le futur du projet de loi sur la fin de vie, Yaël Braun-Pivet ne se prive pas pour le faire savoir. "C'est une erreur", de scinder le texte initial en deux parties - l'une dédiée au renforcement des soins palliatifs, l'autre à la création d'une aide active mourir - réaffirme la présidente de l'Assemblée nationale ce mardi 28 janvier sur BFMTV-RMC.

"Les personnes qui sont en fin de vie doivent pouvoir se voir proposer un accompagnement global (qui) comprendra évidemment la possibilité de faire des soins palliatifs, la possibilité d'avoir recours à une aide active à mourir", juge l'élue du camp présidentiel. Prônant de la "souplesse", elle estime que scinder le projet de loi revient à "opposer et à diviser les gens et surtout les parcours."

La veille, François Bayrou a confirmé sur LCI sa volonté de passer par deux textes distincts. L'aide active à mourir et les soins palliatifs, "ce n'est pas la même question", s'est-il justifié. En résumé, celle-ci suscite "des débats de conscience extrêmement forts", tandis que les soins palliatifs ne sont "pas un droit" mais "un devoir", selon le maire de Pau, personnellement opposé à l'aide à mourir.

Ne pas "tergiverser"

Il n'est pas question de "retarder" l'examen de ces mesures, a assuré le Premier ministre, soucieux de répondre à ceux qui s'inquiètent que la création de l'aide à mourir finisse aux oubliettes.

"Je suis absolument décidé à ce que les deux questions puissent être examinées au Parlement", a-t-il appuyé.

Pour autant, rien n'est établi pour l'instant. À ce stade, le gouvernement se refuse à élaborer un calendrier parlementaire, pour la fin de vie ou d'autres textes législatifs, tant que le budget n'est pas adopté, selon la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.

De son côté, Yaël Braun-Pivet appelle à ne pas "tergiverse(r)". Elle défend la légitimité du projet de loi initial, "souhaité par la Convention citoyenne qui a réuni de nombreux Français qui ont travaillé pendant des mois sur ce sujet." Tout en rappelant que ces derniers "se disent à longueur d’étude et de sondage extrêmement favorables à ce que l’on ouvre ce nouveau droit".

Selon un sondage de l'Ifop pour l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité datant de mai 2024, 92% des Français se déclarent favorables à l’euthanasie lorsque le patient, atteint d’une maladie insupportable et incurable, en formule la demande.

Yaël Braun-Pivet martèle depuis plusieurs jours son opposition au choix de François Bayrou. Ce lundi, elle a signé une lettre en compagnie de près de 200 élus socialistes et macronistes pour exhorter le Premier ministre à revenir sur sa décision. En cours d'examen à l'Assemblée nationale en juin, le projet de loi avait été interrompu par la dissolution.

Baptiste Farge