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Après une longue attente, Zola, le premier bébé "PMA pour toutes", est née en août

Une main de bébé et celle d'un adulte (Photo d'illustration)

Une main de bébé et celle d'un adulte (Photo d'illustration) - Flickr - CC Commons - Stephen Mitchell

La petite fille est née fin août au CHU de Nantes, soit un an après l'élargissement de l'accès à la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules. Tout un symbole pour les défenseurs de la réforme.

Un événement inédit. Le premier bébé issu d'une procréation médialement assistée (PMA) concernant un couple de femmes en France est né cet été, à Nantes (Loire-Atlantique), annonce ce samedi Le Monde. Un an après l'entrée en vigueur de la loi instaurant la PMA pour toutes, en août 2021.

La petite fille, prénommée Zola, a pointé le bout de son nez le 27 août dernier au CHU de Nantes. Ses deux mères ont bénéficié d'un don de sperme et ont été suivies dans le centre de PMA de la ville.

Le recours à la PMA, réservé aux couples hétérosexuels jusqu'en 2021, a été ouvert l'année passée aux couples de femmes et aux femmes seules. D'abord promesse de campagne de François Hollande, la PMA élargie a finalement été adoptée pendant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron.

Six tentatives en Espagne

Les deux mères de l'enfant, Cindy et Myrtille Meslet-Héricourt, trentenaires nantaises, avaient d'abord initié en 2018 un parcours de PMA en Espagne, où la pratique a été autorisée bien avant l'Hexagone, tout en se faisant suivre médicalement par le CHU de Nantes.

Après six échecs successifs, elles choisissent de retenter leur chance dans leur pays lorsque la loi le permet enfin. Parce que déjà suivies en France, elles sont alors "prioritaires", raconte Myrtille Meslet-Héricourt au Monde. Dès la première tentative hexagonale, Cindy tombe enceinte.

Après des années d'attente, Zola est finalement née avec deux semaines d'avance. Le nourrisson est "en bonne santé", selon ses parents.

Une naissance à la "résonance particulière" pour les médecins

Que le centre de PMA nantais ouvre le bal des naissances "PMA pour toutes" ne surprend pas le docteur Thomas Fréour, chef du service d’aide médicale à la procréation du CHU. "On a été parmi les premiers à démarrer l’activité après l’adoption de la loi et la prise en charge des nouveaux publics a été une priorité", assure-t-il au quotidien.

Le médecin reconnaît que cette première naissance, qui concrétise plusieurs années d'attente pour un couple et des années de lutte pour des militants, a pour lui une "résonance particulière".

"Elle montre que la révision de la loi de bioéthique rééquilibre enfin les choses pour les femmes qui devaient auparavant se rendre à l’étranger", estime-t-il, se félicitant de voir que le travail de toute une équipe médicale "produit des événements heureux".

5126 demandes de première consultation pour une PMA faites par des couples de femmes ou des femmes non mariées ont été enregistrées entre le 1er janvier et 31 mars 2022, selon l'Agence de bioéthique. 53 tentatives ont été réalisées.

Juliette Desmonceaux