1.500 euros d'amende pour la Femen qui avait poignardé la statue de cire de Poutine

La Femen qui avait poignardé la statue de cire de Vladimir Poutine au musée Grévin a été condamnée à une amende de 1.500 euros. - Eric Feferberg - AFP
1.500 euros : c'est le montant de l'amende dont écope la militante ukrainienne des Femen, condamnée pour "exhibition sexuelle et dégradation" après avoir poignardé avec un pieu en bois une statue de cire de Vladimir Poutine.
Le 5 juin dernier, la militante du collectif féministe s'était mise torse nu dans la "salle des chefs d'Etat" du musée Grévin, "Kill Putin" (tuer Poutine) inscrit en rouge sur la poitrine. Elle avait renversé la statue du président russe, attendu le jour même à Paris, et lui avait planté à plusieurs reprises un pieu dans le thorax en criant "Putin dictator".
3.004 euros de préjudice matériel et 1.000 euros de préjudice moral
Le tribunal correctionnel de Paris l'a aussi condamné à verser 3.004 euros de préjudice matériel et 1.000 euros de préjudice moral - contre 10.000 demandés - au musée Grévin, qui avait porté plainte. Iana Jdanova et son avocate ont immédiatement fait appel et envisagent de passer devant la Cour européenne des droits de l'Homme pour obtenir l'annulation de la décision. La militante, originaire de l'Est de l'Ukraine actuellement en proie à un conflit avec la Russie, avait revendiqué à l'audience le caractère politique de son acte.
Condamner pour exhibition un message politique, "un non-sens"
"C'est très étrange, c'est vraiment une blague", a réagit la Femen après sa condamnation. "C'est la première fois qu'on est condamnées pour exhibition. C'est notre façon de protester. Je l'ai fait en Ukraine, en Turquie, et c'est la première fois", a poursuivi la jeune femme, regrettant que "la France, une partie nationaliste de la société française, devienne pro-Poutine".
"Dans une société comme la nôtre où l'exhibition à message commercial est partout, condamner pour exhibition un message politique c'est un non-sens", a estimé son avocate. La militante, originaire de l'Est de l'Ukraine actuellement en proie à un conflit avec la Russie, avait revendiqué à l'audience le caractère politique de son acte. Des militants de la branche française d'Euromaïdan, le mouvement symbole de la contestation en Ukraine, avaient d'ailleurs fait le déplacement au palais de justice pour la soutenir.