VIH: 10 personnes contaminées par jour en moyenne en France en 2023

Le 11/10/2024 à 16h42

Des flacons de sang, photo d'illustration - Marion Bérard - AFP

Depuis 2012, les contaminations par le VIH ont baissé puis se sont stabilisées. Toutefois, les autorités sanitaires observent une hausse des IST bactériennes.

Entre 2012 et 2021, le nombre de personnes contaminées par le VIH a diminué en France. Pourtant, toujours 3.650 nouvelles personnes ont été contaminées par le virus l'an dernier, soit 10 par jour en moyenne.

Dans son bulletin de surveillance du VIH et des IST bactériennes publié ce vendredi 11 octobre, Santé publique France estime pour la première fois l'incidence du VIH sur le territoire: 5,3 pour 100.000 habitants.

Entre 2012 et 2021, cette incidence a baissé, notamment grâce à "une diminution chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) nés en France" puis s'est stabilisée depuis.

"Au niveau régional, l'épidémie à VIH reste marquée par une situation particulièrement préoccupante en Guyane, et dans une moindre mesure à Mayotte, aux Antilles et en Île-de-France", indique Santé publique France.

5.500 personnes ont découvert leur séropositivité en 2023

Depuis 2012, le nombre de personnes découvrant leur séropositivité (le fait d'être injecté par le VIH) a diminué de 10%. "Cette diminution est plus marquée chez les HSH nés en France (-36%) et peut notamment être expliquée par un recours au dépistage plus fréquent que les autres populations, permettant une mise sous traitement plus rapide des séropositifs, et par l'usage de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour une part d'entre eux", explique Santé publique France.

L'an dernier, en 2023, près de 5.500 personnes ont découvert leur séropositivité, "sachant qu'elles ont été contaminées pour la moitié d'entre elles plus de 2 ans auparavant". Cela concerne plus particulièrement les personnes nées à l’étranger, même si Santé publique France estime que 42% d’entre elles ont été contaminées en France.

"Ces données confirment la nécessité de garantir aux personnes nées à l’étranger un accès aux soins et d’intensifier les actions de prévention à leur égard", écrit Santé publique France, appelant à ce que ces personnes puissent "bénéficier de l’ensemble des dépistages et des vaccinations nécessaires, et de la prévention combinée dont la PrEP".

"La lutte contre la précarité doit également être un axe d’action majeur pour permettre à ces personnes d’inclure la santé parmi leurs priorités", ajoute l'agence.

Les IST bactériennes en hausse

Dans son bulletin publié ce vendredi, Santé publique France, fait également un point sur les principales IST (infections sexuellement transmissibles) bactériennes, à savoir la chlamydia trachomatis, les gonococcies et la syphilis. Elle observe une hausse du nombre de personnes diagnostiquées en 2023 pour les trois, notant une "circulation accrue de ces infections".

"Par rapport à 2021, cette augmentation (IST bactériennes) a concerné les deux sexes et toutes les classes d’âge, mais chez les femmes, plus particulièrement celles de 50 ans et plus".

Cette augmentation est également due à une hausse du dépistage, "qui pourrait encore s’accentuer grâce au dispositif 'Mon test IST' mis en place en septembre 2023 pour un dépistage sans ordonnance au laboratoire", explique Santé publique France. De la même manière, un dispositif VIHTest existe depuis 2022 et a permis la hausse du nombre de dépistage car il le propose gratuitement et sans ordonnance pour les assurés sociaux.

L'importance du dépistage

Les autorités de santé insistent ainsi sur l'enjeu crucial que représente cette hausse des dépistages dans la lutte contre ces infections, "notamment dans les régions les plus touchées que sont les Drom et l'Ile-de-France".

"Entre 2021 et 2023, ces augmentations ont concerné aussi bien les hommes que les femmes, mais chez celles-ci, plus particulièrement la classe d'âge des 50 ans et plus", peut-on lire dans le bulletin.