VIH: 40% des Français considèrent que les risques d'être contaminés par le Sida sont faibles, trois fois plus qu'en 1988

Un médecin prélève une goutte de sang pour faire un test rapide de dépistage du VIH, en 2010 à Cayenne (Guyane) - JODY AMIET / AFP
Face au VIH, les Français à l'heure du "grand relâchement"? C'est l'inquiétude de l'association Aides, qui partage ce mercredi 25 septembre les conclusions d'une étude menée par l'Ifop.
L'un des messages principaux, une baisse généralisée de la garde face au virus et au syndrome d'immunodéficience acquise (sida) qui en découle. "La proportion de Français qui considèrent que les risques d’être contaminé par le virus du sida ne sont pas importants est passée de 14% en 1988 à 40% aujourd’hui", apprend-t-on de ce baromètre. Soit une multiplication par (presque) trois en moins de quarante ans.
Ce sont aujourd'hui 38% des Français qui ont "peur d'atteindre le stade sida", une part minoritaire - mais stable depuis 1988.
Les jeunes, âgés de moins de 25 ans, sont les moins conscients du risque. "Les moins de 25 ans sont une majorité (51%) à considérer que les risques d’être contaminé au VIH ou d’être malade du sida aujourd’hui sont faibles", révèle l'Ifop.
Une "sérophobie" moins généralisée
La sérophobie, ou la peur de côtoyer des personnes séropositives, semble légèrement reculer. Toutefois, encore un Français sur dix estime qu'il est nécessaire "d'exclure de la société" une personne malade, une volonté encore davantage représentée chez les moins de 35 ans, avec 17% de réponse favorable.
"La sérophobie est toujours présente dans la société française. Le rejet injustifié des personnes séropositives, qui prend racine dans l’ignorance des Français concernant le VIH/sida, a des conséquences graves, individuelles et collectives", déplore dans un communiqué Camille Spire, la présidente d'Aides.
Comme le rappelle l'association, ce sont aujourd'hui 200.000 personnes qui vivent avec le VIH, tandis que 24.000 ignorent être infectées. Une maladie face à laquelle nous avons fait des progrès. Les personnes séropositives traitées bénéficient d'une espérance de vie identique ou similaire à celle des séronégatifs.
L’étude Ifop pour AIDES menée du 10 au 12 juin 2024 auprès d’un échantillon de 1.500 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.