Variant anglais: une étude prévoit une forte hausse des hospitalisations en France dès mars

Infographie sur l'étude de l'INSERM, SPF et Orange Labs - BFMTV
Le variant anglais pourrait provoquer dès le mois de mars davantage d'hospitalisations que la deuxième vague de l'épidémie si aucune nouvelle mesure de distanciation sociale n'est prise rapidement. C'est le constat qui ressort d'une étude réalisée par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), Santé Publique France et Orange Labs :
"Le variant britannique devrait devenir majoritaire fin février-début mars en France, avec une grande hétérogénéité géographique (...). Dans l'absence de mesures de contrôle renforcée, une croissance rapide des cas est attendue dans les semaines à venir".
Ces projections prennent en compte le nombre de personnes hospitalisées du 5 octobre 2020 au 7 février 2021. Le variant britannique B.1.1.7. représentant 3,3% des cas au 8 janvier 2021 et se transmettant environ 50% plus rapidement que le Covid-19 "classique", l'INSERM a pu, grâce à un modèle mathématique, estimer l'évolution du nombre d'hospitalisations en France jusqu'en mars. Pour en savoir plus sur cette méthodologie, vous pouvez lire l'étude (rédigée en anglais) en cliquant sur ce lien.
Mesures plus strictes, aucun changement, mesures assouplies... Les 3 scénarios imaginés par l'étude
L'étude prévoit trois scénarios affectant "la distanciation sociale". Attention, le scénario 1 - qui imagine un renforcement des mesures - ne signifie pas forcément un confinement strict mais des mesures renforçant la distanciation sociale (élargissement du télétravail, fermeture de certains commerces et établissements, couvre-feu plus strict...).
Le scénario 1 imagine un renforcement des mesures de distanciation sociale au cours des prochaines semaines.



Comme on peut le voir sur les infographies, seul un renforcement des mesures de distanciation sociale permettrait d'éviter une vague d'hospitalisations plus importante qu'en octobre 2020.
En Île-de-France - région où le variant britannique circulait davantage en janvier - les projections sont encore plus inquiétantes, comme nous l'expliquons dans cet article de BFM Paris.
Vacances de février, données britanniques, autres variants... Les limites de l'étude
Les chercheurs reconnaîssent quelques limites à leurs projections, notamment une donnée importante à prendre en compte: les vacances scolaires de février.
"Le modèle des scénarios 2 et 3 ne prend pas explicitement en compte les vacances scolaires d'hiver. Cependant, leur effet est inclus dans le scénario 1."
Autre limite de l'étude: la prévalence du variant anglais. Celle-ci est calculée à partir d'études réalisées au Royaume-Uni. Le problème n'est pas la fiabilité des données mais le contexte britannique, pas forcément identique à la France. Enfin, l'étude ne prend pas en compte l'évolution des variants sud-africains et brésiliens, qui circulent pourtant en France, par exemple en Moselle.