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Vaccination refusée, infection, hospitalisation... Ce que l'on sait des nouveaux cas de méningite à Rennes

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Deux jeunes de 16 et 18 ans ont été hospitalisés à Rennes dans un état grave pour une méningite à méningocoques cette semaine. Les infections de ce type sont particulièrement nombreuses cette année et inquiètent les autorités sanitaires.

Deux jeunes de 16 et 18 ans ont été hospitalisés à Rennes dans un état grave pour une méningite à méningocoques, une infection qui entraîne une mortalité élevée et un gros risque de séquelles. Depuis le début de l'année, les cas se multiplient, poussant les autorités à accélérer la vaccination.

· Deux jeunes hospitalisés

Deux garçons âgés de 16 et 18 ans ont été hospitalisés en réanimation au CHU de Rennes après avoir contracté une méningite à méningocoques, indique l'agence régionale de santé (ARS) de Bretagne dans un communiqué.

"Le séquençage des souches de ces deux cas d’infections invasives à méningocoques de sérogroupe B va être fait par le Centre National de Référence de l’institut Pasteur", précise l'ARS.

Le patient de 16 ans est hospitalisé depuis ce lundi 28 avril. Selon nos informations, il a participé samedi à une fête. L'urgence pour les autorités sanitaires est donc d'identifier les éventuels cas contact, soit les personnes ayant passé au moins une heure à moins d'un mètre des malades durant les trois à quatre jours précédant l'apparition des symptômes.

Le jeune de 18 ans est quant à lui hospitalisé depuis ce mercredi 30 avril. On ignore à ce stade s'il a fréquenté la même soirée que l'autre jeune.

Par ailleurs, selon nos informations, l’un des deux jeunes hospitalisés avait refusé la vaccination contre les méningocoques lancée en mars à Rennes après le décès d'une jeune femme de 18 ans.

Méningite à méningocoques: pourquoi une vaste campagne de vaccination est-elle lancée à Rennes?
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· Une infection potentiellement grave

Les méningocoques sont des bactéries qui constituent les causes majeures de méningites aiguës, une infection grave de la moelle épinière et des enveloppes entourant le cerveau.

"Le taux de mortalité par une méningite bactérienne est de 10%" et "une personne sur cinq peut avoir des séquelles durables", indique l'institut Pasteur.

La bactérie se transmet par voie aérienne ou par la salive, notamment par la toux et les postillons, explique l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes sur son site. Cette transmission se fait par un contact direct, rapproché (moins d'un mètre) et prolongé avec une personne malade ou avec un porteur sain. Au-delà des symptômes, le diagnostic est posé à l'issue d'une ponction lombaire.

Les principaux signes de la méningite à méningocoque sont les suivants: fièvre élevée, maux de tête intenses et persistants, raideur de la nuque, nausées et vomissements, gêne à la lumière vive, confusion, somnolence, apparition de taches rouges ou violacées sur la peau, douleurs musculaires et articulaires.

Les infections à méningocoques se traitent par antibiotique "le plus rapidement possible", d'après l'institut Pasteur. Un traitement antibiotique est aussi préconisé pour l'entourage proche des personnes infectées pour empêcher les contagions.

· La vaccination élargie pour enrayer la flambée des cas

Selon les derniers chiffres de Santé publique France, plus de 600 cas d'infections à méningocoques ont déjà été recensés depuis le début de l'année, un niveau sans précédent depuis 2010.

Pour enrayer cette hausse, la vaccination contre les méningocoques, déjà élargie depuis janvier, va encore aller plus loin. Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a décidé d'une "intensification de la stratégie vaccinale pour mieux protéger les populations les plus exposées aux méningites", résume le ministère dans un communiqué diffusé jeudi 24 avril.

La hausse était déjà sensible depuis plusieurs années, ce qui avait conduit les autorités sanitaires à déjà élargir la vaccination pour répondre à la montée en puissance de nouvelles souches: A, Y et W, cette dernière étant particulièrement meurtrière. Elles ont quasiment supplanté le méningocoque C, qui était ciblé de manière unique par un vaccin. Toutefois, la souche B - cible d'un autre vaccin - reste la plus répandue.

Depuis janvier, les bébés de moins d'an devaient recevoir un vaccin ciblant A, C, W et Y - et non plus seulement C. Ce sera désormais obligatoires pour tous les moins de deux ans comme c'est déjà le cas pour le vaccin B.

Le ministère instaure aussi un rattrapage pour les bébés n'ayant pas été vaccinés en temps voulu. Tous les moins de cinq ans concernés devront recevoir les vaccins ACWY et B. Déjà recommandé chez tous les 11-14 ans, un rappel de ACWY donnera lieu à une campagne dans les collèges, couplée à celle en vigueur contre le papillomavirus (HPV).

Enfin, une campagne de rattrapage - B et ACWY - va viser les 15-24 ans n'étant pas à jour de leurs vaccins, sur le modèle de ce qui s'est récemment fait à Rennes après la mort d'une jeune patiente.

Margaux de Frouville et Caroline Dieudonné avec François Blanchard