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Santé

Flambée des cas de méningites B: un vaccin désormais remboursé pour adolescents et jeunes adultes

Une infirmière vaccine un étudiant contre la méningite à l'université de Dijon le 4 janvier 2017

Une infirmière vaccine un étudiant contre la méningite à l'université de Dijon le 4 janvier 2017 - PHILIPPE DESMAZES / AFP

Depuis le 4 avril, le vaccin Bexsero contre les méningocoques B est désormais remboursable pour les adolescents et jeunes adultes, de 15 à 24 ans.

Face à la flambée des cas de méningites en France, un vaccin contre les méningocoques B est désormais remboursable pour les adolescents et jeunes adultes, âgés de 15 à 24 ans, qui souhaiteraient en bénéficier, selon un arrêté publié ce vendredi 4 avril au Journal officiel.

Cet arrêté intervient dans le sillage d'un avis rendu, à la mi-mars, par la Haute autorité de santé (HAS) qui plaidait pour l’élargissement du remboursement du Bexsero (laboratoire GSK) à cette catégorie d’âge. Le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins Yannick Neuder avait d'ailleurs promis de mettre rapidement en œuvre les principales recommandations.

Avec 184 cas sur les deux premiers mois de l'année, le début 2025 a été marqué par un nombre de cas bien plus élevé qu'un an plus tôt, alors même que 2024 avait connu un niveau sans précédent depuis une vingtaine d'années, avec 615 cas.

"C'est une avancée majeure parce que même les plus démunis pourront se faire vacciner, notamment les jeunes étudiants", a déclaré à l'AFP le Dr Hervé Haas, président du Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP).

"La vaccination contre le méningocoque B est relativement chère et pour un jeune qui a des ressources limitées, c'est 80 euros la dose", alors que "les 15-24 ans sont la tranche la plus à risque chez l'adolescent et l'adulte", a-t-il ajouté.

Une campagne déjà lancée à Rennes

Les infections provoquées par les méningocoques, des bactéries, sont parfois la cause de méningites plus graves, mais aussi une septicémie, voire des arthrites ou des formes aux symptômes gastro-intestinaux.

Après le décès d'une jeune femme de 18 ans à Rennes et plusieurs cas dans le département, les autorités sanitaires ont lancé début mars une vaste campagne de vaccination contre le méningocoque B.

Sur quelque 100.000 personnes de 15-24 ans ciblées, moins de la moitié ont été vaccinées un mois après, selon l'ARS de Bretagne. Et il leur faudra une deuxième dose quatre semaines après la première pour être complétement protégées.

Les règles sur la vaccination avaient déjà changé depuis janvier, notamment pour répondre à la montée en puissance de nouvelles souches: A, Y et W, cette dernière étant particulièrement meurtrière, avec 20% de décès en 2024 d'après la HAS. Elles ont quasiment supplanté le méningocoque C, qui était ciblé de manière unique par un vaccin. Toutefois, la souche B - cible d'un autre vaccin - reste la plus répandue.

Compte tenu du contexte sanitaire, le ministre chargé de la Santé envisage "avant l'été" une grande campagne nationale ciblant les 15-24 ans.

Orlane Edouard avec AFP