Face à la hausse des cas de méningites, un nouvel élargissement de la vaccination recommandé

Une infirmière vaccine un étudiant contre la méningite à l'université de Dijon le 4 janvier 2017 - PHILIPPE DESMAZES / AFP
La Haute autorité de santé (HAS) a recommandé mardi 18 mars des mesures encore plus fortes pour augmenter la vaccination contre les méningocoques, déjà élargie depuis janvier, alors que les méningites connaissent une flambée de plus en plus marquée en France.
Ces recommandations s'inscrivent dans "un début d'année 2025 marqué par une augmentation particulièrement importante des infections invasives à méningocoques", rappelle la HAS dans un communiqué. Le début 2025, avec 184 cas sur les deux premiers mois de l'année, a été marqué par un nombre de cas bien plus élevé qu'un an plus tôt, alors même que 2024 avait connu un niveau sans précédent depuis une vingtaine d'années, avec 615 cas.
Les infections invasives à méningocoques sont des infections transmissibles graves, dont l’issue peut être rapidement fatale malgré le traitement en raison de leur caractère foudroyant, rappelle la HAS.
Les méningocoques sont des bactéries qui causent les méningites les plus graves. Celles-ci tuent un patient de manière foudroyante quand elles ne sont pas soignées et, même si elles le sont, entraînent une mortalité élevé et un gros risque de séquelles.

Déjà un élargissement de la vaccination au 1er janvier
Les règles sur la vaccination avaient déjà changé depuis janvier, notamment pour répondre à la montée en puissance de nouvelles souches: A, Y et W, cette dernière étant particulièrement meurtrière, avec 20% de décès en 2024 d'après la HAS.
Elles ont quasiment supplanté le méningocoque C, qui était ciblé de manière unique par un vaccin. Toutefois, la souche B - cible d'un autre vaccin - reste la plus répandue.
Les bébés de moins d'un an doivent désormais recevoir un vaccin ciblant les souches A, C, W et Y - et non plus seulement C.
Mais la HAS souhaite aller plus loin: elle préconise désormais que ce vaccin devienne obligatoire jusqu'à deux ans. Dans l'immédiat, elle recommande même de le donner à tous les enfants de moins de trois ans. Ce vaccin, dit tétravalent, est aussi recommandé aux 11-14 ans.
Les jeunes adultes appelés à se faire vacciner
Pour les grands adolescents et jeunes adultes, la HAS appelle à lancer une grande campagne de vaccination des 15-24 ans jamais vaccinés contre les méningocoques, une tranche d'âge particulièrement frappée en ce début d'année.
Une campagne de ce type est déjà en cours à Rennes, où un cas mortel a été enregistré début février.
Parallèlement, la HAS a renouvelé ses recommandations sur le vaccin anti-B, qui resterait obligatoire jusqu'à deux ans. Mais elle a prôné un rattrapage jusqu'à cinq ans chez les enfants ne l'ayant jamais reçu.
Quant aux plus âgés, sa position apparaît complexe. Elle ne le recommande pas chez les adolescents, jugeant trop courte sa durée de protection, mais souhaite qu'il puisse être remboursé à tous les 15-24 ans souhaitant le recevoir.