Fièvre, photophobie, nuque raide... Quels sont les symptômes de la méningite à méningocoques?

Plusieurs cas de méningites ont été signalés à Rennes et Chantepie (Ille-e-Vilaine), le 31 janvier dernier et une jeune femme de 18 ans est morte trois jours plus tard. Voici comment identifier les symptômes de cette maladie infectieuse.

Le 31 janvier, une alerte a été lancée auprès de l'Agence régionale de santé (ARS), signalant plusieurs cas de méningite à méningocoque au sein d'une même famille à Rennes et Chantepie au sud-est de la métropole bretonne. Une jeune femme, cas contact, est morte ce lundi 3 février après avoir présenté initialement les symptômes d'un syndrome grippal classique, puis connu une évolution foudroyante de la maladie, selon les informations de BFMTV.

Désormais, l'ARS dit avoir identifié une quarantaine de personnes cas contacts, ayant passé plus d'une heure à moins d'un mètre de la personne porteuse du méningocoque.

"Les bactéries se transmettent par gouttelettes et par sécrétions respiratoires et pharyngées", explique l'Institut Pasteur. Elles vont se trouver dans la gorge et le nez de la personne infectée. La transmission de la maladie entre individus nécessite un contact proche et prolongé". Mais, comment reconnaître cette infection?

• Fièvre et vomissements

La méningite est "une infection de la moelle épinière et des enveloppes entourant le cerveau, les méninges", causée par plusieurs types de virus, de bactéries et de champignons, indique l'institut.

Les méningocoques (autre nom de la bactérie Neisseria meningitidis) constituent les causes majeures de méningites aiguës. Différentes souches de cette bactérie existent: principalement A, B, C, W, X et Y.

Parmi les symptômes généralement observés on retrouve la fièvre, des maux de tête violents et des vomissements ou encore une intolérance à la lumière (photophobie) ou au bruit (la phonophobie)...

• Nuque raide, troubles de la conscience...

En plus de symptômes infectieux, la méningite à méningocoques associe également un syndrome méningé (relatif aux membranes qui enveloppent le système nerveux central, ndlr). Il se manifeste par une raideur de la nuque au niveau des cervicales, un état de léthargie, des troubles de la conscience, voire le coma.

"Chez le nouveau-né et le nourrisson, ces symptômes sont moins marqués: l'accès brutal de fièvre est parfois accompagné de convulsions ou vomissements", informe l'Institut Pasteur.

L'apparition de taches rouges ou violacées s’étendant progressivement sur la peau doit immédiatement alerter. Elle est "un critère de gravité de l’infection et une menace de choc septique, imposant le traitement antibiotique et l’hospitalisation d’urgence", alerte l'institut. 

Dans le cas où les bactéries infectent le sang, les extrémités du corps peuvent devenir froides, des douleurs musculaires et articulaires peuvent apparaître et la respiration peut être accélérée.

• 500 à 600 personnes malades par an

Pour diagnostiquer l'infection, il est nécessaire de pratiquer une ponction lombaire (prélèvement de liquide céphalo-rachidien) et une analyse des bactéries présentes dans le sang. 

La gravité et le risque d'évolution de la maladie, imposent la mise en place d'un traitement antibiotique "le plus rapidement possible", insiste l'Institut Pasteur. Il est administré par voie intraveineuse et peut se poursuivre entre quatre et sept jours.

Malgré les traitements, les infections à méningocoques conservent un taux de mortalité élevé (10%) et un fort potentiel épidémique. La meilleure prévention reste toutefois la vaccination. En mars 2024, la Haute Autorité de Santé préconisait la vaccination obligatoire le méningocoque pour les enfants de moins d’un an.  

"En France, environ 500 à 600 personnes par an sont touchées par une infection grave à méningocoques. Si, pendant la période Covid, le nombre de contaminations à méningocoques a chuté, un important rebond post-Covid a été observé en 2022-2023 (421 cas entre janvier et septembre 2023)", indique l'Institut Pasteur. 

Orlane Edouard