Lille: l'Institut Pasteur en danger en raison d'importantes difficultés financières

L'Institut Pasteur de Lille, qui vient de fêter ses 130 ans, est en danger. La situation financière est critique en raison de l’augmentation des coûts de l’énergie et autres variables. Invité de BFM Grand Lille ce jeudi 17 octobre, Frédéric Batteux, le nouveau directeur général de l'Institut, est revenu sur la situation.
"La dotation de l'Etat n'a pas bougé depuis 15 ans. Et à l'inverse, on a des dépenses qui elles ont augmenté: le coût de l'énergie, l'inflation", regrette-t-il.
Une institution qui fait "une recherche d'une très grande qualité"
En cause donc, l’augmentation des coûts de l’énergie estimée à 1,2 million d’euros par an. Mais aussi la hausse des taux d’intérêt liés aux prêts contractés pour financer un projet immobilier majeur, pour un montant total de 73 millions d’euros.
"Il faut voir sur le long terme", souligne-t-il pour justifier cet investissement.
Frédéric Batteux estime qu'il serait dommage de priver la région, ainsi que la France d'une "institution qui fait une recherche de très grande qualité".
Il met en avant un projet moderne et nécessaire au vu des problématiques de santé publique actuelles: "Ce sont les maladies infectieuses et émergeantes, comme le Covid, qui sont étudiées. Et puis les maladies qui sont liées au vieillissement: le diabète, l'obésité, l'alzheimer..."
Un appel aux dons lancé
Le directeur compte sur la générosité du public, et une réaction de l'Etat face à cette crise, mais ne se veut pas si inquiet.
"Je suis persuadé que tout le monde se mobilisera pour maintenir et permettre à cet Institut Pasteur de Lille, non pas de continuer à vivre, mais de se développer", affirme-t-il.
Un appel aux dons a été lancé au slogan: "Sans vous, nos projets de recherche pourraient s'arrêter. Donnez de l’espoir aux malades."
Les conséquences de cette crise sont déjà perceptibles, avec une réduction des effectifs scientifiques de 31 % entre 2018 et 2023. Ce qui représente une perte de 36 équivalents temps plein. Pour ce qui est de l'avenir, Frédéric Batteux avance: "On est mobilisé pour qu'il n'y ait pas de réduction d'effectif."